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5 avril 2019

LIVRE : Doggerland de Elisabeth Filhol - 2019

415tThBqXzLIl y avait, au départ, quelque chose d'assez exaltant (... il faut bien placer parfois certains adjectifs avant qu'ils ne tombent totalement en désuétude) avec cet ouvrage évoquant cette sorte d'"Atlantide" de la mer du Nord (j'aime bien moi, tout ce qui a disparu), ce climat nordique cyclonique (une tempête (celle du siècle ?)) s'apprête à s'abattre sur l'Europe du Nord) et ces personnages peu courants dans la littérature française (une spécialiste de ce territoire disparu, des ingénieurs spécialisés dans la recherche du pétrole...). Très vite, on se dit qu'il souffle sur ce roman quelque chose de spécial, une énergie, un petit vent de folie... Malheureusement, tout comme cette dépression qui va, semble-t-il, plus créer la panique sur les chaînes météo que sur le terrain, le soufflé retombe vite. Filhol fait le choix d'enchaîner des phrases de deux kilomètres, juxtaposant à loisir ces sujet-verbe-complément, comme pour donner le sentiment qu'elle n'aura de cesse de courir après les mots pour décrire ce phénomène climatique dantesque, ces réserves sous-marines pétrolifères, cet amour inachevé entre ces deux personnages principaux... Des phrases, sur la forme, qui finissent par être un peu ennuyantes. Sur le fond, on est constamment balloté entre quelques pages sur ce Doggerland enfoui qui pourrait intéresser et ces quelques pages sur ces exploitations de pétrole qui, elles, résolument, ennuient. Entre ces deux descriptions un peu interminables, il y a heureusement la petite vie de nos deux personnages qui, après des années et des années, doivent à nouveau se rencontrer. Le problème il est où, me direz-vous ? Le problème, il est qu'on est devant un récit qui stagne, qui traine... Le vent n’en finit pas de souffler mais balaie seulement quelques branches et on ne cesse de repousser aux calendes grecques ces retrouvailles... Quand elles arrivent enfin, sur le tard, après des pages et des pages sur des problèmes géographiques dont on a fini par n'avoir plus rien à faire, on est à bout de souffle, vidé et on aurait presque oublié que tout tendait à cette rencontre... On est d'autant plus frustré par le bazar qu'on apprend finalement pas vraiment grand-chose de secret, de véritablement mystérieux sur cette Atlandide nordique (l'épilogue qui se déroule 6000 avant JC est quant à lui, un peu gnangnan, voire tend à du mauvais Barjavel - si Gols, il y a du bon). Et ces retrouvailles, qui devaient "forcément finir en quenouille" (les deux individus semblent s'être séparés à l’époque pour de bonnes raisons), tentent au forceps de titiller le happy end amoureux, un truc qui semble franchement sortir de nulle part, connaissant la psychologie, en tout cas ce qu'on nous en a dit, des deux personnages principaux. En résumé, pour ceux qui ne lisent que la première et la dernière ligne de nos petites compositions scolaires, des promesses (dans la thématique du titre : l'exploration, la découverte, la mise à jour d'un nouveau territoire), qui ne sont pas tenues et un final romantico-nostalgique aussi banal  qu’un lundi pluvieux. Fi, not lol.

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