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Shangols
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12 avril 2018

Du Sang dans la Sierra (Relentless) de George Sherman - 1948

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Ah chouette, va y avoir du sang, va y avoir de la sierra, on se cale dans son fauteuil et on s'apprête à se taper un petit western qui envoie du bois... Ah ben, non, finalement on va avoir des gentils poneys et des méchants pour rire, bon. Sherman est pris en flagrant délit de film familial avec ce Relentless bien innocent, ce n'est pas si grave ; mais il ajoute à la liste de ses griefs en réalisant un film assez paresseux, ridicule parfois dans son déroulement, et qui manque cruellement de sève, de mise en scène, de personnages, de... tout, finalement. Une fois dit ça, c'est vrai qu'on est devant un western pas complètement désagréable, grâce à un très beau travail sur la photo, et à une subtile alchimie entre gros plans et plans d'ensemble ; ça ne suffit pas à faire un chef d'oeuvre, mais on passe quand même un moment pas trop désagréable, et de toute façon Sherman a que ça à nous proposer.

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Un brave cow-boy sans histoire se retrouve accusé d'assassinat après que deux prospecteurs d'or se soient trouvés bêtement butés et leur carte au trésor dérobée. Tel un personnage hitchcockien moyen, il va devoir à la fois échapper à la justice et trouver le véritable responsable des meurtres. Heureusement, il recevra l'aide de la gironde et amoureuse Luella, vendeuse ambulante débrouillarde, et le réconfort d'un gentil poulain (ça, c'est pour le public des moins de 8 ans). Notre héros parviendra-t-il à mettre la main sur l'infâme assassin ? Alors, on va dire oui tout de suite, étant donné qu'on a l'impression que le film se déroule sur un carré de 100 mètres de côté. On ne comprend strictement rien à l'espace, les personnages se croisent par hasard au terme de 7 minutes de marche (harassante, hein, mais quand même), on pourchasse pendant des semaines un gusse qui campe de l'autre côté du buisson, on a l'impression d'être en pleine pampa mais tout à coup il y a du passage comme sur l'A9... Et puis franchement, on se cogne un peu de ces histoires de poulain recueilli par une ânesse, qui occupent pourtant la moitié du film : le héros (Robert Young) en ressort candide et un peu neuneu, et on a du mal à croire à son personnage de cow-boy prêt à traverser le territoire pour se venger de ses ennemis. Seule la petite Marguerite Chapman est agréable, avec sa carriole de bateleur et ses grands yeux mouillants à chaque fois qu'elle voit filer son cow-boy. Qu'elle ne s'inquiète pas trop, le danger reste surmontable : quand on tente de mettre le feu au champ dans lequel Young est caché, il s'en sort en rampant sur deux mètres et en se sauvant au vu et au su de 30 tueurs ; et quand enfin il met la main sur son ennemi, il entreprend de le faire mourir de soif plutôt que de faire parler les armes (niveau suspense et rythme, avouons qu'on y perd un peu)... avant de se rendre compte que, merde, lui non plus n'a pas de gourde. Bon, disons-le : on a plus d'une fois l'occasion d'afficher un rictus un peu ironique devant ce western de mariole un peu bâclé et assez ridicule.

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