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5 mars 2018

Les Trafiquants du Dunbar (Pool of London) (1951) de Basil Dearden

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Rarement déçu par l'ami Dearden (qui a dit qu'on méprisait le cinéma anglais, hein, qui ?) qui prouve une nouvelle fois avec cette épatante œuvre toute sa capacité à manager toute une troupe de personnages, à rythmer étonnamment les diverses séquences de son récit et surtout à inscrire son histoire dans les rues de Londres qui portent encore les stigmates de la guerre. Deux marins, le finaud Dan MacDonald (Bonar Colleano) et son pote black Johnny Lambert interprété par l'excellent Earl Cameron, sont à quai pour le week-end ; pendant que le Dan tente de goupiller ses petits trafics, le Johnny fait la rencontre de la sublime Pat (Susan Shaw) petit caissière qui se prend d'affection pour cet homme souvent victime de remarques racistes. Pendant que notre Johnny marche sur des oeufs (il est sur un petit nuage sans trop vouloir y croire : ouah, aurait-il rencontré la seule Anglaise tolérante ?), le gars Dan se compromet dans un plan qui le dépasse : le petit paquet qu'il est censé transporter jusqu'à Rotterdam à sa prochaine traversée contient des diamants ; pas de bol, un casse vient justement d'avoir lieu et les bandits sont activement recherchés, notamment pour le meurtre d'un gardien. Dan se retrouve avec les flics et les bandits aux trousses et compromet son pote entré en possession des petits cailloux...

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On se régale comme d'habitude chez Dearden par sa capacité à multiplier les lieux de tournage en intérieur (cafés, musée, scène de théâtre, commissariat, église et j'en passe...) comme en extérieur (tout Londonien qui se respecte devrait se faire une joie de voir sa ville filmée sous toutes les coutures une poignée d'années après la guerre) ; comme le noir et blanc est en plus particulièrement soigné, on se délecte aussi bien des plans nocturnes dans les petites rues de la city que des plans d'ensemble de jour sur le port. Dearden inscrit son "thriller" à la perfection dans ces décors plus ou moins naturels (surtout plus que moins) avec des personnages qui n'ont de cesse de transiter d'un monde à un autre (du milieu "underground" des cafés louches au milieu populaire des dancings en passant par la maison poulaga). L'histoire est judicieusement construite : après avoir fait la connaissance de nos deux gaziers (le coureur de jupon Dan et le posé Johnny) et de toute une faune de personnages secondaires, on suit la préparation du casse (avec en prime la participation d'un acrobate qui se montrera particulièrement utile dans la préparation minutieuse du coup) : le casse est une réussite mais part en vrille à cause d'une maudite bouteille de lait... Rapidement, l'histoire s'emballe et l'ami Dan s'enfonce dans la mouise (ce beau parleur et petit malin sûr de lui tombe en quelque sorte dans le ravin – et dans l’eau, aussi)... Traqué de tous les côtés, notre homme tient tout de même à vouloir sauver son pote Johnny qu’il a bêtement compromis en profitant de sa gentillesse et qui risque de servir (forcément) de parfait bouc-émissaire... Réflexion maline sur le racisme (quelques types peu finauds font des réflexions très limite) et la tolérance (l'amitié entre les deux marins et le gentil flirt qui se développe entre Johnny et Pat), démonstration de mise en scène où Dearden prouve qu'il est à l'aise pour filmer encore une fois tous les milieux, utilisation à la perfection des divers décors mis à sa disposition, Pool of London se déguste un verre de vieux whisky à la main : un excellent petit thriller vintage sans bout de gras et où chacun des personnages (et Dieu sait qu'ils sont nombreux) trouve parfaitement son rôle dans ce puzzle "géographique" et policier.

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