Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
8 mars 2017

LIVRE : Prendre les Loups pour des chiens d'Hervé le Corre - 2017

9782743637910,0-3711744On ne peut pas dire que c'est l'originalité qui étouffe Hervé Le Corre. Il réalise un roman noir sagement dans les schémas du genre, et nous fatigue un peu avec ses histoires de rédemption impossibles et de tueurs patibulaires. Son héros sort de taule, après avoir refusé de balancer son complice de frère. Il va trouver repos et refuge chez celui-ci, et tombe en fait sur une famille de rednecks absolument insupportable : la mère est un condensé de mépris, le père un sac à vin, la petite fille une autiste, le chien un ersatz de Cerbère et surtout la fille une nympho bipolaire et vénéneuse comme n'aurait pas osé en inventer Robert Altman. Notre gars se retrouve embrigadé dans une sombre histoire de dettes, de Gitan, de Serbe et de fusils à pompe, malgré qu'il en ait. Il va bien falloir qu'il aille au bout de son destin, comme on dit, même s'il sème les cadavres et les jambes cassées derrière lui. Arrivera-t-il, je vous le demande, à retrouver son frère et sauver la fillette, tout en s'extirpant des emmerdes de plus en plus dangereuses qui pèsent sur lui ? On est dans le roman noir, pas dans la bibliothèque rose, et la tâche sera ardue.

Bon, on le voit, rien de nouveau sous le soleil, au niveau de la trame en tout cas. Le roman déplie son histoire sans vraie passion, et même si on note que Le Corre ne fait pas dans la surenchère, sachant rester calme et ne semant la violence que lorsqu'elle est nécessaire, on fait quelque peu la grimace devant ces événements surfaits. Au point de vue de l'écriture, c'est mieux, surtout parce que l'auteur sait dessiner des personnages, et les placer dans un contexte à la fois réaliste et poétique. Beaucoup aimé le personnage de cette salope intégrale, sexy à mort et débordant de noirceur, prête à tout renier, fille et parents, pour une poignée de pilules. Elle est parfaite dans ce mélange d'or et de boue, et en face d'elle le personnage principal est lui aussi joliment écrit, agissant presque malgré lui, conscient de la descente aux enfers qu'il opère, et en même temps tourné vers la beauté et la tranquillité. Le Corre décrit les ciels, la nuit, la forêt, avec un certain allant, ce qui permet de patienter devant le scénario qui met des plombes à exploser. Un roman d'ambiances, quoi, un de plus, pas désagréable, plutôt bien écrit, mais désespérément attendu dans son histoire.

Commentaires
Derniers commentaires