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20 janvier 2017

SERIE : Gomorra saison 2 - 2016

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Enfer et spaghettis carbonara ! Après une saison 1 remarquable, Gomorra s'effondre totalement sur la saison 2. On reste pourtant en terrain désormais connu : règlements de compte sanglants, trahisons familiales, clans qui s'affrontent avec un regard torve, quotidiens des revendeurs de drogue, le tout sur fond de Naples (et de Rome cette fois) complètement gangrénée par la mafia. Encore une fois, les scénaristes soignent le contexte, occultant complètement la population "normale" pour montrer que toute l'Italie est frappée par les trafics illicites et leur impunité. On retrouve même les personnages qu'on a aimés jadis, Conte, Cirro, Gennaro, Pietro, accompagnés d'une bande de victimes potentielles, hommes, femmes et enfants, qui servent pendant quelques épisodes de bras-droits avant de se faire écharper, qui d'une balle dans la tête, qui d'une balle dans les couilles. Bref, on est dans ses pantoufles, et rien ne laisse présager l'échec. Mais, malheur et pizza froide, rien ne fonctionne dans cette suite. La belle ligne droite trouvée dans la saison 1 est rompue ici, et la série avance à l'arrache, à coups d'épisodes inutiles, d'intrigues secondaires qui ne semblent être là que pour meubler, de personnages qui prennent une importance centrale avant de se faire décaniller trois secondes plus tard. Les scénaristes semblent travailler au jour le jour, sans vision globale, sans plus de motivation pour construire une intrigue ambitieuse.

Sans titre

Quant aux héros, ils sont soit trop hésitants (Cirro), soit totalement effacés : Gennaro, par exemple, est devenu un presque brave garçon, qui traîne une carcasse inutile dans tous ces épisodes, qui n'est plus dangereux, qui ne fait plus peur ; et Pietro, jusqu'alors THE parrain, est cantonné à l'enfermement dans une maison qui sert de décor à de fades dialogues et de compliquées tactiques pour venir à bout des clans. Ces clans, d'ailleurs, sont tenus par une nouvelle bande de méchants pas crédibles, une vamp vieillissante qui passe plus de temps à surveiller sa belle-fille et à acheter des fringues qu'à construire son empire, une bande de jeunes le menton haut qui n'ont pas les épaules pour de tels trafics. De temps en temps, on tue un personnage principal, histoire de relancer l'action, et la série est toujours violente, parfois surprenante même ; mais rien n'y fait : l'absence d'imagination se fait cruellement sentir. Les auteurs ont voulu, semble-t-il, montrer que même la mafia pouvait connaître des crises, et que les mentors d'hier pouvaient être dépassés par ce qu'ils ont créé, passer dans l'ombre face à la violence tous azimuts de leurs fils. Mais on dirait que cette dépression a gagné la série elle-même, et on s'ennuie beaucoup à regarder ces événements attendus et ces discussions à rallonge qui ne mènent à rien. Mort d'une belle série.

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