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Shangols
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25 août 2016

Lo and Behold, Reveries of the Connected World (2016) de Werner Herzog

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C'est avec un grand plaisir non dissimulé que l'on retrouve notre gars Herzog à la direction d'un doc - même si je ne suis pas actuellement en manque du Werner grâce à ses master class (on y reviendra). Cette fois-ci, notre ami s'intéresse aux possibilités infinies d'internet (the good and the bad sides), de l'évolution de l'intelligence artificielle ou encore de notre "évolution connective" future. Après une intro un peu mollassonne et guère passionnante sur les pionniers d'internet, on ne tarde pas à retrouver notre Werner et son sens de l'interview (et ses "mises en scène", ajouterait Gols : j'opine) ; pour preuve ce petit passage avec un ersatz de la famille Adams qui a eu la malchance de découvrir sur internet des photos de leur fille décapitée après un accident de voiture - on est dans le chapitre côté obscur du web. On imagine forcément que cela n'a rien d'agréable, que l'épisode est forcément traumatique mais la façon de cadrer cette famille au grand complet (oui, moins la tête de la fille), de choisir le décorum - que foutent tous ses gâteaux sur la table, par exemple ??? -, de filmer leur morgue, ou encore de montrer cette mère en gros plan qui n'hésite pas, à propos d'internet, à évoquer les dessous diaboliques de la chose (si vous lisez cet article, autant vous dire que vous êtes tous possédés) sont assez saisissants. De même lorsque le Werner se rend dans cet endroit totalement "déconnecté" (une immense parabole tente de capter les signaux du ciel et il n'y a aucun appareil (genre portables ou ordinateurs) à 15 kilomètres à la ronde) où se trouvent des personnes "anti-ondes" (une nouvelle communauté de quakers, dirait-on, tellement déconnectée que ce petit monde aime à se retrouver et jouer du banjo - je préfère encore devenir fou en consultant le web) ou lorsqu'il interroge des anciens accrocs aux jeux vidéo (cette pauvre fille toute anémiée à côté de cette grosse peluche... roh, c'est facile Werner !), on retrouve la patte plus ou moins finaude de notre réalisateur allemand préféré.

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Herzog va également nous livrer (toujours dans les aspects néfastes du web) un petit chapitre sur les hackers (on se rend compte que souvent ces derniers se servent surtout des faiblesses humaines : avec deux coups de fil, ils parviennent à obtenir des infos de dingues) avant d'évoquer diverses pistes quant à « l'évolution technologique » ; des bagnoles sans conducteur interconnectés grâce à internet (la bagnole apprend de ses erreurs et partage ses infos à toutes les autres bagnoles : c’est ça la nouvelle solidarité entre voitures du futur), aux robots joueurs de foot (merveilleuses petites machines qui devrait pouvoir battre les champions du monde 2050 – rien de moins) en passant par ce fameux robot capable de servir un verre (mais incapable de boire une bière : où est l'intérêt, hein ?), on a droit à un joli petit panel d'inventions plus ou moins utiles (en tout cas dans l'immédiat). Le cinéaste, en plat de résistance, interroge quelques sommités scientifiques pour tenter de cerner le devenir du phénomène internet et l'impact sur notre évolution. Entre ceux qui imaginent très bien l'être humain s'auto-suffire égoïstement (c'est vrai, cela fait un peu chier les relations humaines, faut reconnaître), ceux qui rêvent de coloniser Mars (à force de bousiller la Terre, on peut envisager de plus en plus cette option à la con) et ceux qui pensent que l'on pourra dans un proche avenir développer une sorte de pouvoir télépathique (je pense simplement que tu es un gros nase et bing tu enregistres tout de suite l'information - mouais), il y en a pour tous les goûts. Difficile en tout état de cause de se projeter car, comme le rappelle malicieusement un spécialiste, aucun écrivain de science-fiction avec leurs soucoupes à deux balles n'avait pu prévoir le développement massif du net. Donc de quoi l'avenir sera fait ? (pouvoir rentrer dans une pièce qui se met automatiquement à bonne température, qui règle la luminosité suivant ton humeur et te balance ton Stephan Eicher préféré, cela va vite faire de toi une grosse moule... déjà que). On verra comme disait ma grand-mère. Herzog, lui, ouvre quelques petites brèches (les ordinateurs qui rêvent c'est apparemment pas pour demain, mince) en s'entourant de pontes du genre qui tentent, en bons vulgarisateurs, et sans jamais se prendre trop trop au sérieux (si ce n'est le gars avec ses fusées sur Mars) de nous faire partager leur vision de la chose. Pas mal, pas mal, même si on préfère franchement quand le gus part aux confins du monde pour suivre un pingouin qui pète un câble.

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 Venez vénérer Werner,

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