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14 juin 2016

Le Ballon d'or (1994) de Cheik Doukouré

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Le Ballon d'or est un petit film familial africain truculent avec de multiples saynètes comiques qui viennent sauver les imprécisions techniques, le jeu d'acteurs ou le côté hautement prévisible du scénar (un gamin de brousse - une adaptation sans doute un brin romancée de la vie du premier ballon d'or africain Salif Keita - est recruté à l'âge de douze (le passeport dit "seize") par le club de Saint-Etienne). Doukouré, sans toujours éviter le piège des stéréotypes (les blancs se divisent en deux types : les super bons incarnés par Agnès Soral qui bosse à Médecins sans Frontière et les super profiteurs - un homme d'affaire corrupteur, gueulard et uniquement intéressé par le fric), nous conte le parcours de ce gamin banni de son village et montant dans la capitale pour se faire remarquer balle au pied. En brousse, on croise notre lot de personnages "typiques" (le sorcier, la marâtre...) qui font l'objet de petites vignettes dramatico-drolatiques ; mais Doukouré filme surtout cette ribambelle de gamins "au repos" ou en action (en classe, lors de matches de foot...) avec un certain talent, parvenant à faire joliment sortir du lot deux ou trois individualités (le gamin "commentateur en direct", une vraie réussite). Lorsque notre petit héros débarque à la capitale, il y croise une certaine faune mais pourra compter sur un individu débrouillard et plein d'empathie pour notre footballeur en herbe incarné par un nain (j'en croise partout en ce moment, de Game of Thrones au Tambour). Ce dernier va le mener dans le dédale des stades et se révéler, dans l'adversité, toujours un soutien au quotidien. Notre jeune héros va connaître de multiples aventures (des bas-fonds d'une prison surpeuplée au triomphe dans la surface de réparation) et se voir soutenu dans ces ambitions par un blanc relativement fourbe, toujours prompt à vouloir "profiter" de son talent mais pragmatique - entre la docteur lui offrant son premier ballon et ce type lui permettant de décrocher son premier contrat, on ne peut pas dire que le côté éminemment paternaliste du blanc n'en sorte pas renforcé... Mais bref, cette oeuvre qui n'a d'autres ambitions que d'être un aimable divertissement teinté de couleur local parvient à tenir la distance : peu de temps morts et des séquences qui s'enchaînent sans jamais s'éterniser (Doukouré évite l'aspect "contemplateur" qui mine parfois ce genre de production africaine lorsqu'elle lorgne trop sur l'aspect "cinéma du monde"). Du rythme, de la drôlerie, un gamin attachant, faisons fi des petites lourdeurs dans les personnages trop typés pour célébrer cette sympathique comédie africaine comme on en découvre de plus en plus rarement...

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Commentaires
N
Le film est tiré de "Le Ballon d'or" de Yves Pinguilly, un livre "jeunesse" paru dans la collection Cascade notamment. Toute ma jeunesse cette collection d'ailleurs.
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