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19 février 2019

La Ville des Pirates (1983) de Raúl Ruiz

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Après L'Ile au Trésor qui ne m'avait pas totalement convaincu, je me disais que cette Ville deS Pirates avait peut-être un peu plus de chance de me plaire. Autant le dire tout de suite, avec le rouge qui me monte un peu aux joues, et tout le respect que je dois au sieur Ruiz : je suis complétement mais alors complétement passé au travers... A tel point que les dernières minutes (après toute la seconde partie sur l'île qui me trouva hagard) se transformèrent en véritable calvaire. Une oeure surréaliste, j'ai a priori rien contre, l'histoire, je suis prêt à m'en foutre (ok, il n'y a pas de pirates, ni de ville, on évoque Peter Pan sans qu'on ne voit jamais le rapport, pas grave, je ferme les yeux), l'utilisation automatique de filtres pour donner une image ultra esthétique, why not... Mais à force de fermer les yeux sur tous les compartiments de la chose, ben j'ai vraiment fini par m'endormir... Dieu sait pourtant que j'étais prêt à sourire béatement à chaque apparition de Poupaud poupon, Melvil en gamin malicieux et moqueur... qui a dézingué toute sa famille - et qui égorge également un vieux au premier plan - Melvil, Pan ! Quant à Anne Alvaro (elle existait donc avant Le Goût des Autres ?) en fiancée du pirate Melvil ou de qui ce soit (entre autres de cet individu totalement starbé sur l'île... ne m'en demandez pas plus...), je n'ai absolument rien contre, même si elle passe deux heures (ou huit) en étant triste à mourir (à cause de la relation incestueuse avec son père qui est en fait un vieux qui l'a recueillie donc pas son père mais bref...). Mais que dire de l'ensemble du bazar ? Franchement, les "morceaux poétiques" qui arrivent comme une sauterelle dans la soupe m'ont laissé totalement dubitatif et le reste des dialogues ne m'a paru, pour tout dire, pas moins obscur... Ici ou là, (je me suis renseigné, for once) il y a des fans qui s'émerveillent totalement devant ces images multicolores ruiziennes - tant mieux pour eux. Mais même ce côté ultra esthétisant m'a laissé froid comme la mort (je m'en excuse une nouvelle fois, tant je sens que ce film à ses adeptes et Ruiz ses défenseurs) un peu comme devant un clip vintage de Laura Branigan - la comparaison est au niveau de mon désoeuvrement absolu. Je vous promets, un jour je retenterai le coup - mais sûrement pas avant de mourir. Ruiz ? Joker.   (Shang - 11/04/16)

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Ah c'est pas le plus facile des films, on est bien d'accord, mais j'ai quand même trouvé un poil plus de charme que mon camarade à ce film poétique, barré et assez beau finalement. Non pas que j'ai complètement adhéré à la chose : Ruiz ne sait pas s'arrêter, pousse le curseur du surréalisme à tout crin trop loin, et finit par livrer une somme d'images sans sens, mais aussi sans cohérence (contrairement à un Godard ou à un Bunuel, par exemple, souvent incompréhensibles mais "cohérents"), simple jeu d'imagination et d'esprit qui peine à nous embarquer avec lui. Certaines scènes laissent carrément scié, tant on ne sait pas trop s'il faut les prendre pour des expérimentations drolatico-démentes ou si elles ne sont là que pour faire le mariole. A l'image de ce personnage étrange interprété par Hugues Quester, aux identités multiples, au comportement inattendu, capable de dynamiter une scène par le brulesque ou de devenir soudain super effrayant. A noter que l'acteur, même souvent en roue libre, est mille fois plus crédible que le type dans le film de Shyamalan : ses différentes personnalités passent en un éclair, sans qu'il en rajoute, on est bluffé par l'intensité et l'intelligence de son jeu. Grâces d'ailleurs soient rendues à l'ensemble de la distribution : Poupaud est déjà impressionnant à 10 ans, et Alavaro est super en victime consentante, belle en diable et troublante au possible. C'est grâce à eux que le film tient, franchement, parce que sinon, on décroche vite de ces délires visionnaires et de ces fantaisies fantasmatiques pour schizophrène, souvent complètement lunaires et sans sens. Certaines séquences sont amusantes, dérangeantes, gentiment symboliques, d'autres sont ratées. On mesure la part de soufre du scénario, une vague histoire d'amour impossible entre une jeune femme et un môme assassin, et on apprécie la mesure avec laquelle Ruiz amène tout ça, sans crânerie et sans provocation excessive. C'est fait avec simplicité et humilité, même si l'imaginaire en place est complètement allumé, rappelant ainsi les origines chiliennes, et donc sud-américaines, et donc poétiques-réalistes, de Raúl Ruiz. Au bout du compte, on ressort du truc avec l'impressio agréable d'avoir traversé un rêve ouaté rempli de créatures étranges et mi-inquiétantes mi-rassurantes, ce qui n'est pas rien. Ruiz touche l'essence des rêves, et même si le film est tout maladroit et parfois abscons, on lui en sait gré.   (Gols - 19/02/19)

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