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8 avril 2016

L’Île au Trésor (Treasure Island) (1985) de Raúl Ruiz

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Karina, Léaud, Sheila, Poupaud, Stévenin, Landau (cherchez l'intruse), il y avait de quoi se frotter les mains d'avance devant cette version méta-ruizienne de l'Ile au Trésor. Alors c'est vrai qu'on est relativement gâté au niveau du jeu des faux-semblants, des rebondissements, des mises en abymes, des dédoublements. Un film en forme de jeu à double fond qui n'existe qu'au travers l'imagination d'un enfant, ou celle d'un écrivain (mais Léaud / Poupaud même combat) ou tout simplement qu'au travers du regard original du cinéaste. Un jeu de pistes, de fausses pistes, où tout est déjà écrit mais où tout ne se passe pas forcément comme prévu. Un tour de passe-passe permanent entre référence stevensonienne et imaginaire ruizienne.

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C'est relativement finaud, on prendrait même un certain plaisir à se perdre à ce petit jeu dont on a fait exprès de ne pas révéler toutes les règles, mais avouons malgré tout qu'on ronge également un peu son frein... A force de vouloir s'amuser avec ce petit jeu de miroir cinématographico-littéraire, Ruiz a tendance à perdre un peu le spectateur dans le dédale de ses délires  : au départ, on est pourtant partant pour qu'il nous emmène jusqu'au bout du monde sur une île déserte où il n'y aurait absolument aucun trésor à trouver (si ce n'est celui de sa propre enfance) mais le rythme, peu soutenu, et l'aspect labyrinthique du fil narratif peine à vraiment nous tenir en haleine. La première partie, à terre, peine à décoller, la seconde sur le bateau nous fait un peu prendre l'air sans jamais vraiment nous enivrer. Le fait que les acteurs français du casting soient en plus tous doublés en anglais ajoute une petite part d'artificialité à un scénar qui ne cessait déjà justement de jouer sur les artifices. On en ressort avec l'impression que le roi Ruiz nous a joué un joli tour en manipulant toutes les ficelles de cette œuvre « à double fond » mais on reste un peu sur sa faim (une œuvre sur l’enfance, ses rêves, ses peurs qui nous laisse un peu dans la fosse)  pour applaudir à deux mains. Malin mais lent. Finaud mais peu vibrant.

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