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3 mars 2014

Le Baron de Crac (Baron Prásil) (1962) de Karel Zeman

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La lune appartient aux poètes, aux amoureux et à l’ami Zeman (in the moon) qui nous trousse une nouvelle histoire plein de fantaisie et de légèreté (cela effacera enfin le souvenir  terriblement empesé que je gardais de ces mêmes aventures contées par Gilliam : un pudding indigeste). De la lune aux fonds des océans, des geôles d’un sultan turc au ventre d’une baleine, notre baron se balade, invente et crée des stratagèmes pour échapper aux boulets de canon des ennemis (boulet sur lequel il aime à l’occasion voyager). Il est accompagné dans ses périples par un Sélénite et sa douce : la dame a beau avoir une terrible choucroute sur la tête, le baron y goûterait bien ; il pense pouvoir la charmer par ses histoires extraordinaires et son imagination débordante mais les femmes sont malheureusement trop terre et terre : la Belle reste sous le charme du jeune premier Sélénite qui pourtant enfile les poncifs comme d’autres les perles. Le baron est fort marri mais prêtera tout de main forte au jeune premier pour qu’il puisse enfin s’envoyer en l’air (en direction de la lune, of course) avec sa choucroute blonde.

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Zeman ne cesse de nous faire voyager dans son univers visuel si particulier avec ses magnifiques petits décors au crayon et ses animations toujours aussi efficaces et mignonnes  - voire montypythonesques, encore une fois, avant l’heure (le coup du poisson à deux têtes, la chute des pommes dans le jardin d’Eden, le gentil serpent tentateur…). Plus il faut faire dans l’extravagance, plus il faut rendre compte du petit côté marseillais du baron teuton, et plus Zeman s’emploie à trouver des solutions : il y a ainsi à l’écran bien des millions de soldats turcs ou des milliards de bateaux dans la flotte du sultan ; quand une course poursuite à cheval dure 72 heures dans l’histoire,  elle dure réellement 72 heures dans le film (il y a bien deux trois petits effets de montage pour raccourcir le tout mais à peine). Le cinéaste tchèque est toujours aussi doué pour peupler son monde d’oiseaux scrutateurs (ma préférence allant aux chouettes chrismarkeriennes)  et de monstres fabuleux amphibiens. C’est un festival de couleurs primaires tchèques (…) à l’image des mers traversées dans le ventre de la baleine, et certaines atmosphères sont une nouvelle fois joliment rendues : les escapades nocturnes en Turquie, la traversée d’un pont qui ne tenait plus guère, le ventre glauque de la baleine, la balade des fonds matins à cheval. Bref, une fois de plus, plein les mirettes avec de magnifiques effets épurés (bien loin des mondes dégoulinants de couleurs disneyens) pour petits et grands. Karel is really Zeman.

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