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Shangols
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9 mai 2012

La Fin d'une douce Nuit (Amai yoru no hate) (1961) de Kijû Yoshida

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Au delà du message subliminal du titre (voient tout, nos commentateurs), voilà un po mauvais ptit film du gars Yoshida mettant en scène un jeune nippon (Jirô) qui pense, gigolotiquement (si, ça se dit), se faire une place au soleil ; séducteur, pugnace, convaincant et forcément vénal notre homme va se retrouver entouré de trois donzelles qui peuvent toute le servir dans son ascension : une jeune femme croisée dans un restaurant qu'il va mener dans une maison olé olé, la tenancière de la dite-maison (qui se trouve être aussi la fille de son patron) et enfin une veuve dont le père se trouve être le gérant d'une raffinerie ; profiter du placement de la première pour se faire une ptite com', pécho la tenancière entre deux âges et lui gratter du pognon, draguer la veuve et espérer un éventuel mariage à la clé... Notre homme Jirô sait ce qu'il veut et pense savoir ce que toutes les femmes recherchent : à chaque fois qu'elles semblent lui résister, notre homme n'hésite pas à leur "forcer quelque peu la main" et le pire... c'est que ça marche (je ne conseille pas ce film aux chiennes de garde), la tenancière et la veuve faisant de plus en plus appel à ses "services". Jirô semble avoir autant de sentiment que Nadine Morano de neurones et se grise de plus en plus de cette ascension fulgurante. Quand la veuve lui propose expressément le mariage, il pense que le plus dur est fait...

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Yoshida se plaît à nous montrer tout l'opportunisme de nos deux jeunes héros prêts à vendre leur corps pour obtenir, elle, un certain confort (un vieux l'entretient et lui paye un appart - elle semble tout de même moins profiteuse et ambitieuse que Jirô, la chtite semblant même vite se lasser de cette vie de patachonne), lui, un certain statut social. Les séquences les plus marquantes sont sûrement celles où les deux jeunes gens se retrouvent sur une moto à blinder à donf sur un vélodrome ou lorsqu'ils entament une discussion légère sur une grande roue : brûler les étapes, aller toujours plus haut, cela semble bien être leur seul crédo... Mais la vitesse possède ses dangers et si l'ascension, par le biais de femmes lasses de leur solitude, peut parfois sembler facile, la chute peut survenir à tout moment... ("Et son éclat de rire est comme un gouffre de l'esprit"... Ouais, la fin m'a fait penser à cette petite phrase bien sentie de Hugo). Portrait d'un manipulateur qui pense pouvoir "posséder" les femmes mais que les succès grisants finissent par rendre aveugle... Première apparition de Yoshida sur Shangols et sûrement pas la dernière, tant cette œuvre possède un indéniable charme... très sixties (oui, forcément) où les rêves égoïstes de grandeur finissent en cruelles désillusions... Ça tombe plutôt bien vu que le gars a réalisé une douzaine de films (dont le célèbre Eros + Massacre que je n'ai encore jamais vu) à cette époque.

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