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24 avril 2012

L'Esclave libre (Band of Angels) (1957) de Raoul Walsh

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Eh bien je me suis encore régalé avec cette bonne petite fresque walshienne en warnercolor qui nous transporte du Kentucky à la Nouvelle Orléans. Tout commence pourtant de façon un peu classique pour ne pas dire gnan-gnan avec cette petite fille dont le père est un riche propriétaire (on est quelques années avant la Guerre de Sécession) et ayant perdu sa mère... La chtite part en pensionnat, devient Yvonne de Carlo (belle plante d'une indéniable sensualité) et argh première tragédie perd son vieux papa. C'est là que survient le premier véritable coup de théâtre qui nous cueille à froid : la pauvre Yvonne hérite non seulement de rien - son père a dilapidé la fortune auprès d'une "dame" vénale -, elle apprend que sa mère était une esclave et se retrouve aux mains du nouveau proprio qui veut la vendre un bon prix... Ambiance Angélique, Marquise des Anges (ohoh) avec ce marché aux esclaves dans laquelle la chtite Yvonne se retrouve les bras ballants. La mise à prix a à peine commencé que survient du fin fond de la salle notre bon vieux Clark Gable qui met le paquet sur la table. Sauveur ou profiteur, le vieux Clark ?

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L'histoire va partir dans de multiples directions en se concentrant sur trois personnages alors même que les Yankees envahissent les Etats du Sud : la chtite Yvonne qui après moult résistance tombera dans les bras du Clark, s'en échappera puis se retrouvera entourée par de nombreux prétendants, le gars Clark qui derrière ses allures de propriétaire bienveillant envers ses employés black cache un lourd passé et le gars Sidney Poitier (grande classe !), élevé comme son fils par le Clarke mais qui nourrit malgré tout une haine profonde envers ce propriétaire blanc... Sans vouloir plonger plus en avant dans les racines de l'intrigue disons qu'il sera question pour chacun de se "libérer", pour l'une de ses antécédents (sa mère black), pour l'autre de son passé (Gable n'est pas tout blanc non plus dans l'histoire... eheh), ou encore pour le dernier de son "évolution sociale" (Poitier est tiraillé entre ce qu'il pourrait devoir à Gable - son éducation, son statut - et sa fierté d'appartenir à cette "communauté" traitée en esclaves). Chacun devra se battre contre ses propres démons pour trouver, éventuellement, une certaine quiétude... Po gagné d'avance.

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Walsh réussit une nouvelle fois à traiter histoires intimes et contextes historico-géographiques (quelques grandes séquences pleines de souffle comme ces chants d'esclaves à l'arrivée de Gable sur ses terres, ces champs brûlés par les propriétaires à l'arrivée des Yankees, ces chasses à l'homme dans les marécages...). Il embrasse en à peine plus deux heures toute une époque sans jamais perdre de vue ses trois personnages principaux et une belle poignée de seconds rôles (des propriétaires terriens, des soldats, un capitaine de navire...). Pour la petite histoire, en passant, on sourit quand Gable apprend le nom du chef impitoyable des Yankees (Butler ?... remember another movie gone with the wind...?) et de mater enfin le film où se trouve Julien Lepers black. Le personnage d'Yvonne de Carlo est pour sa part très joliment dessinée (cette aptitude constante à vouloir cacher ses origines et à échapper aux multiples hommes qui la "convoitent" ; magnifique face à face avec elle dans la lumière - sa volonté d'être considérée comme "blanche" et Poitier dans l'ombre - son attachement envers les "siens"), le spectateur ne sachant point jusqu'au bout si la chtite parviendra à enfin trouver sa voie... Belle réussite, once again, du gars Raoul.  

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Walsh et gros mythe : cliquez

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