Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
1 octobre 2011

Fureur sur la Ville (The Sound of Fury) (1950) de Cy Endfield

vlcsnap-2011-10-01-12h40m15s207

Voilà un film qui, dans le fond, n'aurait sûrement point déplu à un Lang (on pense forcément à l'incontournable Fury) ou à un John Ford : il est en effet question d'une foule d'hommes en colère prêts à lyncher "sans autre forme de procès" deux individus coupables d'un kidnapping sanglant. Le film se concentre dans un premier temps sur l'alliance entre, a priori, un bon vieux gars sans le sou (Frank Lovejoy, débonnaire comme on dit, marié, un gamin et un autre sur le feu : po un sauvage) et un ptit mecqueton qui se la pète grave, genre de mix entre Poelvoorde pour le bagout et la tronche et Van Damme jeune pour le torse (Lloyd Bridges, génétiquement du lourd). Ce dernier que le gard Endfield prend un certain plaisir à filmer en contre-plongée ne va point tarder à impressionner celui-là en lui promettant de de se faire de l'argent facile : Lovejoy n'a qu'à faire le simple chauffeur pendant que Bridges braque de pauvres stations-services. Notre Frank est forcément gêné aux entournures mais à chaque fois qu'il ramène sa poignée de dollars, il est tout jouasse de voir sa petite famille avec le sourire... Bridges va rapidement avoir en tête "un gros coup" - kidnapper un type, lui fracasser la tête, puis demander une rançon : on sent que le truc est finement pensé... Lovejoy, incapable d'empêcher son furieux d'associé à commettre ce crime crapuleux, va vite dérailler : qu'une poule (une vraie) surgisse de nulle part ou qu'on frappe un steak dans un bar et il a la nausée ; il part en virée avec ce petit flambeur de Bridges et deux poulettes (...), il est filmé de façon toute décadrée (ouais, on comprend bien que son esprit tangue, voilà...), on sent qu'il est au bord du gouffre. Il aura tôt fait d'avouer le meurtre à sa poulette qui va s'empresser d'aller voir la police...

vlcsnap-2011-10-01-12h41m09s241

Endfield, en parallèle, suit le travail d'un journaliste honnête et intègre (belle idée de personnage : ce n'est point un chtit journaliste ambitieux prêt à tout pour la gloire), qui va monter en épingle toute l'histoire malgré les mises en garde de l'un de ses potes et de types de la Justice ; ces derniers insistent sur le fait qu'il y ait un procès en bonne et dûe forme, lui reprochant d'écrire des articles qui ne servent qu'à mettre de l'huile sur le feu dans l'esprit de la populace : il finira par avouer ses torts but unfortunately, le mal est fait ; une foule de gens assaillent la prison où sont enfermés les deux hommes qui n'ont plus qu'à faire leur prière...

vlcsnap-2011-10-01-12h39m14s117

Endfield ne cherche point à se focaliser sur la culpabilité de l'un ou l'autre des deux hommes en particulier (celui qui est passé à l'acte et celui qui l'a "assisté" impuissant - les deux ont leur dose de responsabilité et le personnage de Lovejoy est d'ailleurs le premier à le reconnaître) pour mieux faire passer son ptit message humaniste : attaquons-nous, d'une part, en priorité, aux problèmes sociaux pour que personne ne soit tenté de commettre de tels actes de violence - quel qu'ils soient - et laissons, d'autre part, la Justice faire tranquillement son travail ; tout ce que le journaliste a réussi à faire avec ses pseudo compte-rendu, c'est de déchaîner bêtement la colère aveugle d'une foule devenue très vite incontrôlable - le final charcle, j'avoue. Un message qui peut paraître relativement basique mais qui n'en est pas moins essentiel. Efficace et sensé à défaut d'être, cinématographiquement, époustouflant... On en revient justement à Lang...

vlcsnap-2011-10-01-12h37m52s87

Commentaires
Derniers commentaires