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5 novembre 2010

L'Espion noir (The Spy in Black) (1939) de Michael Powell

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Retour au cinéma avec cet excellent petit film d'espionnage signé du duo Pressburger (au scénar) et Powell. Juste avant la seconde guerre, ils nous transportent en 1917 dans le paysage brumeux des Orcades et nous donnent à suivre la mission d'un Allemand, capitaine de sous-marin, en charge de détruire toute une partie de la flottille anglaise. Tout se passe comme sur des roulettes jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'il faut se méfier des apparences... Une pincée de romance, des personnages qui "jouent la comédie" avec art, et de multiples rebondissements dans la dernière ligne droite avec, en prime, une certaine ironie dans le récit de cet "arroseur arrosé". Bref, que du plaisir.

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Ca commence de façon plutôt paisible et sur un ton bon enfant dans un hôtel allemand. Pas le temps de se reposer pour le Capitaine Hardt (Conrad Veid) qui, à peine de retour après une quinzaine de jours en mer, doit reprendre les commandes de son sous-marin pour effectuer une mission d'infiltration en territoire ennemi. Tout semble préparé aux petits oignons et notre petit coeur de commencer à palpiter avec le kidnapping d'une institutrice anglaise : une espionne allemande est censée la remplacer pour devenir, dans ce territoire situé au Nord de l'Ecosse, le contact du Capitaine Hardt. Un sombre paysage au bord des falaises qui fout les boules et notre pauvre chtite instite d'être la première à faire les frais de ce plan minutieusement préparé.  Les deux espions allemands prennent rapidement contact et collaborent avec un Capitaine de navire anglais vendu à l'ennemi : ce dernier leur fournit toutes les infos sur la flottille anglaise pour que les Allemands puissent placer au bon endroit leur armada de sous-marins. Piece of cake, apparemment, reste à savoir qui joue réellement double-jeu... Un suspense joliment maintenu (chacun avançant ses pions avec finesse et autorité)  jusqu'à ce qu'une histoire d'amour se révèle fatale : "en temps de guerre, il n'y a pas de place pour les sentiments", c'est bien là toute la morale de l'histoire. Notre espion en noir (bizarre, cette traduction française...) perd une bataille mais pas la guerre et, étant terriblement finaud, fera preuve jusqu'au bout d'adversité.

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Au trio principal, Powell-Pressburger ajoutent une galerie de seconds rôles assez truculents (le Révérend Matthews et sa femme, rois de la gaffe, cet autre pauvre Révérend John Harris - le fiancé de l'instite - qui met également les pieds dans le plat...) qui apportent, dans ce climat tendu, un soupçon de comédie. Après une grande partie de l'intrigue en huis-clos qui se focalise sur les relations ambiguës entre le Capitaine et son contact féminin (tentation dangereuse que celle de vouloir marier le plaisir au taff), on assiste à un final en extérieur rondement mené où la silhouette inquiétante de ce Capitaine tout de noir vêtu hante le pont brumeux d'un navire - magnifique image que celle de ce profil en ombre chinoise qui tente de passer inaperçu alors qu'il a douze mille hommes après lui. Une belle tentative désespérée pour tenter de sauver la situation jusqu'à ce que le destin s'en mêle : il pourrait en effet se révéler la première victime de cette soif de destruction... Un scénar très malin qui nous mène par le bout du nez et un film de genre qui, au final, a bien belle allure. Powell-Pressburger ont le power, that's it.            

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