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8 octobre 2010

Tempête sur la Colline (Thunder on the Hill) (1951) de Douglas Sirk

colbert228

Une femme destinée à être pendue qui clame son innocence, une Soeur prête à se mettre à dos sa hiérarchie, et la justice qui enquête pour sauver cette femme, un climax dans la tour d'un donjon où le coupable risque de se faire sonner les cloches, on est pas chez le bouddha Hitch mais bien dans l'univers beaucoup plus apaisé - et un peu moins trépidant avouons-le - de Sirk, où un miracle - grâce à l'amour, la pugnacité, la foi... - peut toujours avoir lieu. Claudette Colbert endosse les habits de cette nonne prénommée Mary - tête de lard mais vaillante - avec une belle honnêteté (je suis à cours de qualificatifs...), Ann Blyth avec son joli minois incarne cette femme condamnée avec une certaine fougue (cela ferait, dès le départ, bien mal au coeur de la voir pendue...) et Anne Crawford interprète une femme "malade" totalement sous le contrôle de son docteur de mari dont l'on sent bien dès le départ - de façon un peu grossière, ce qui pète aussi un poil le suspense (po dit qu'elle était coupable, 'tention...) - qu'elle tient l'une des clés de l'énigme... Bien qu'il s'agisse d'un huis-clos - les différents personnages se retrouvent enfermés dans un couvent suite à une pluie diluvienne - la mise en scène de Sirk est toujours aussi élégante pour donner cette impression constante de fluidité et de mouvement à son récit.

thunder_on_the_hill_screenshot

Soeur Mary ne sait plus où donner de la tête dans ce couvent envahi par tout un village ; elle garde tout de même la tête sur les épaules et organise tout ce bazar d'une main de maître, quitte à froisser quelques sensibilités. On se rend compte rapidement qu'elle incarne les petites miss parfaites dans ce couvent, comme s'il s'agissait pour elle d'une façon de se racheter : elle porte en effet sur la conscience la mort de sa soeur à tort ou à raison. Elle va avoir l'occase de jouer les grandes salvatrices en rencontrant cette femme, Valery Carns, accusée de la mort par empoisonnement de son frère. Persuadée dès le premier coup d'oeil de l'innocence de cette femme, elle va se mettre en quatre pour à la fois respecter les dernières volontés de la donzelle - lui faire rencontrer son fiancé - et surtout tenter de prouver son innocence... Comme elle est pleine de grâce et n'a jamais froid aux yeux pour se mouiller, on sent bien que ses voeux pourraient bien être exaucés... 

colbert229

Un déluge biblique qui retarde la pendaison de la chtite Valery - la main de Dieu doit être derrière, on y fera d'ailleurs directement allusion -, une nonne à laquelle on demande des "miracles" - le couvent est totalement isolé, mais Mary parviendra à s'en échapper sans avoir "à marcher sur l'eau", comme le suggère ironiquement une Valery qui ne sait à quel saint se vouer -, des croix qui s'invitent aisément dans le cadre pour bien nous faire comprendre qu'une rédemption est toujours possible, amen, (...) autant de petites allusions religieuses dont le scénar sait user avec finesse. Comment faire progresser l'enquête quand on se retrouve isolé dans un couvent ? La belle petite idée est celle de ces journaux que garde consciencieusement l'une des soeurs pour en garnir les multiples étagères de ce lieu religieux. Cela instaure un mignon jeu de piste et il suffira de savoir lire entre les lignes - notons également la découverte d'une lettre aux mains de la brutasse du village qui permettra de faire rebondir l'enquête - pour démêler les fils de cette intrigue dont l'on devine malheureusement un peu trop rapidement le coupable... Une Claudette qui mène la danse en prenant tous les risques, une jolie petite histoire d'amour entre une Ann et son amant qui, après avoir douté de son amour retrouve la foi en elle, un triomphe de la Vérité et de l'Amour sans doute un peu facile mais bien mené par un Sirk avide de rédemption.          

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