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4 mai 2010

Quatre Hommes autour d'une Femme (Vier um die Frau) (1921) de Fritz Lang

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En moins d'une heure, le père Fritz nous fait découvrir toute une multitude de personnages aux activités plus ou moins louches de petits trafiquants à des gros bonnets : fausse monnaie, vols, recels, copies de bijoux, imitation d'écriture... Il faut s'accrocher dans les premières minutes pour suivre ces multiples micmacs menés sur un train d'enfer. Rapidement la trame devient plus claire lorsqu'elle se concentre sur la fameuse femme du titre, une certaine Florence, qui raconte à son amie les déboires de son passé : amoureuse d'un homme (Werner Krafft), elle a dû se plier aux désirs de son père et épouser le vieux Yquem. Lang nous gratifie de plusieurs flashs-back, histoire de complexifier le bazar, et, comme dans L'Image vagabonde, nous ressort une histoire de frères jumeaux (Werner a un frère prénommé William, voleur de haut... vol). La Florence, réfugiée chez elle, lors d'une longue séquence finale pétaradante et trépidante, se retrouve donc cernée par quatre hommes : son mari, jaloux comme un tigre, qui pense avoir retrouvé la trace de son ancien amant, William Krafft qui tente de faire main basse sur les bijoux de la dame, un maître chanteur au courant de l'identité de son premier amant, et ce pauvre Werner qui tente de reprendre contact avec sa douce. Cerise sur le gâteau, la police (aux trousses de William) débarque dans la demeure et on aura droit à notre lot de bastons, de réglements de compte, de coups de feu et même de mort... L'histoire d'amour entre Florence et Werner a-t-elle des chances d'en sortir indemne ? C'est sans compter sur un scénar tortin guère avare en coups de théâtre : si finalement l'amour triomphe, ce n'est pas forcément là où on l'attendait le plus...

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La vision de cette oeuvre de "jeunesse" mérite une véritable concentration tant Lang, confiant en l'intelligence de son spectateur (ça fait toujours plaisir), se plait à multiplier les pistes dans ce monde en eaux troubles. Belle brochette d'individus hauts en couleur mais également jolis portraits de femmes antinomiques, la "fidèle" Florence (je n'en dis po plus) s'opposant à son amie Margot, reine des intrigantes. Efficacité du montage, construction narrative relativement complexe, finesse dans la direction d'acteurs, jeu vertigineux sur les apparences (souvent trompeuses - fausse monnaie, sosie, voleur en costard...), on ressort essoufflé de cette oeuvre d'un Fritz Lang qui semble avoir trouvé son rythme et sa voie. Le Docteur Mabuse n'est plus qu'à un coup de fusil dans sa filmographie.   

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Commentaires
P
Très juste, Mabuse glisse d'ailleurs son postiche dans le cadre (Yquem et sa fausse moustache et surtout Klein-Rogge en démon du vice enfoui dans les entrailles de la ville). Je trouve l'intrigue en effet complexe mais à la fois incroyablement claire et bien mené par Lang qui a sans cesse le souci du rythme. Les rebondissements sont en effet nombreux jusqu'au feu d'artifice de conclusion qui réunit tout le petit monde dans un final très théâtral. Scénario signé Von Harbou, comme d'hab à l'époque, elle est la maîtresse de Lang. Troublante coïncidence, le film sort l'année de la mort de la première femme de Lang, Lisa Rosenthal, qu'il aurait peut-être assassinée...
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