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Shangols
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18 mars 2010

Shinjuku Boys (1995) de Kim Longinotto et Jano Williams

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Si on vous parle d'onnabe ne faites pas le malin en disant "ouais, ca va, moi aussi j'ai vu Star Wars", mais plutôt "ah ouais, les filles qui s'habillent en homme dans des clubs japonais réservés aux femmes, j'ai lu ça dans Shangols", ce qui vous permettra, définitivement, de clouer le bec à votre interlocuteur. En cinquante petites minutes la paire de documentaristes tente de faire un portrait de trois de ces jeunes onnabe : de leur vie sexuelle (plus ou moins épanouie) à leur rapports familiaux (po simples généralement), les trois lascars ni/mi homme ni/mi femme - je vous laisse le choix - parlent ouvertement et sans complexe (y'a pas de raison, vous allez me dire, certes). Trois personnages physiquement relativement différents (les hormones, ça joue po mal quand même) et au caractère bien trempé qui discutent, en présence généralement de leur compagnon (si compagnon il y a, forcément), de leur vie de couple : l'une vit avec une femme très jalouse (qui ne supporte point qu'on touche le visage de son compagnon - le reste sinon, ça va), l'autre avec un transsexuel opéré ("Sexuellement, c'est super calme, mais depuis son opération faut reconnaître qu'il n'a pas non plus de super attentes" et son partenaire d'acquiescer, 99fatalement), le troisième, genre lonesome cowgirl, collectionne, elle, les aventures. On apprend des petits détails intimes qu'on était loin de soupçonner une heure avant, en se levant : par exemple que l'onnabe rebute à se déshabiller lors des rapports sexuels avec ses clientes (son corps trahissant son sexe), ou encore, plus trivial, qu'il n'hésite point à pousser la chansonnette pour charmer sa proie, les japs étant les  inventeurs du karaoke, faut-il le rappeler... Concernant les relations apparemment tendues en général avec les parents, on assiste à une conversation téléphonique entre celle qui vit avec un transsexuel et sa mère - les ponts étant coupés depuis plusieurs années; la mater a quelque peu de mal à vraiment comprendre le choix de sa fille ("Ah tu travailles toujours dans ce club et tu vis avec un transsexuel et, euh, il va rester comme ça ?" - on a beau faire maintenant de super colles, a-t-on envie de lui glisser, il y a des choses irréversibles, comme on dit) avant de tenter timidement un pas en sa direction : la mère lui explique qu'elle-même a été éduquée de façon assez stricte, à grands coups d'interdictions, et qu'elle est finalement plutôt contente que sa fille puisse vivre sa vie comme elle le souhaite... même si... Eh ouais, on sent bien qu'en une génération, certains tabous ont sauté et on ne va pas s'en plaindre. L'image, disons-le franchement, est assez cradasse pour un doc qui a à peine quinze ans - le gros point noir -, mais on en ressort plutôt satisfait avec l'impression d'avoir pénétré, l'espace d'une petite heure, un monde jusque là inconnu - je sais, je sors plus : c'est déjà pas si mal.   

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