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Shangols
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6 janvier 2009

Turning Gate (Saenghwalui balgyeon) de Hong Sang-Soo - 2002

tai_20Sang_soo_20Hong_20On_20the_20Occasion_20of_20Remembering_20the_20Turning_20Gate_20DVD_20Review_2011018Non, décidément je pense que ça vient de moi, mais j'ai du mal à adhérer aux histoires douces amères de Hong Sang-Soo. Encore une fois, avec Turning Gate, il livre un film très joliment réalisé, visiblement empli d'une sensibilité étrange, et jouant sur des rythmes étranges. Mais quelque chose reste trop dans la poésie mélancolique un peu fade, et on ressort de ça avec le sentiment d'avoir raté l'essentiel de ce qu'on a voulu nous communiquer.

C'est l'histoire d'un acteur en difficulté professionnelle qui prend des vacances et rejoint un de ses vieux potes dans la province coréenne. Il flashe assez vite sur une danseuse, mais l'abandonne aussi sec, pour mieux tomber fou amoureux d'une jeune femme mariée rencontrée dans un train. Hong multiplie les ellipses, montant son film en longues séquences que semblent séparer des béances, des trous qui évacuent souvent les moments-clé de iv_20Sang_soo_20Hong_20On_20the_20Occasion_20of_20Remembering_20the_20Turning_20Gate_20DVD_20Review_20PDVD_005l'intrigue. Pudeur ou posture, on ne sait pas trop, mais le film en ressort avec un bizarre déguisement d'installation post-moderniste, alors que la trame traite de sentiments éternels et de la simplicité de l'amour. Derrière tout ça se cache sûrement une tentative de définir la vie à travers les petites vibrations des coeurs : le hasard nous entraîne, et l'existence est imprévisible ; on peut tomber amoureux de la personne qu'on ne pourra pas avoir et ignorer celle qui nous aime, etc. Je veux bien, mais la lenteur appliquée de la mise en scène ne fait souvent que nous égarer dans des méandres psychologiques un peu vains. Ca manque de corps, ça manque de chair, même si Hong sème là-dedans de nombreuses scènes directement physiques (la danse, le sexe, le repas).

A son crédit, on peut apprécier ces micro-détails mystérieux que Hong saupoudre tout au long du film : iv_20Sang_soo_20Hong_20On_20the_20Occasion_20of_20Remembering_20the_20Turning_20Gate_20DVD_20Review_20PDVD_010expliqués par la suite ou non, ces étranges motifs relient le film à un quotidien banal (on se demande du feu, on croise un voisin, on regarde un tableau au mur) qui le rendent assez concret. Mais le plus souvent, ils nous égarent un peu plus, pauvres spectateurs que nous sommes à vouloir chercher du signifiant dans ce qu'on nous montre. Trop symbolique, pas assez direct, le cinéma de Hong est joli à regarder, intrigant souvent, mais peut-être un peu vide au final. La vie est surprenante, mais on n'avait pas besoin de ce film un peu chochotte pour nous le prouver.

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