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7 janvier 2009

The saddest Music in the World (2003) de Guy Maddin

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Aucun doute sur le fait que l'on trouve encore son compte dans ce film du canadien fou, comparé de façon un peu trop systématique au père Lynch (Ok il y a Isabella Rosselini, qui pousse d'ailleurs la chansonnette, elle est cul-de-jatte, on peut même déceler une petite obsession pour les oreilles... Mais les deux univers, certes un peu starbés, sont tout de même définitivement très différents). On retrouve quelques composantes thématiques du Maddin : deux frères qui se haïssent et tournent autour de la même femme (poétique Maria de Medeiros), des rapports père/fils antagonistes, les deux... aimant la même femme (comment ça c'est un manie?) (Isabella Rossellini, royale), des somnambules ou des joueurs de hockey qui envahissent parfois le cadre; on retrouve l'image embuée au pourtour ou avec des grains gros comme mon poing qui a fait l'image de marque du gars, de rares séquences saturées de couleurs primaires (souvent associées à la mort... bon), des images en surimpressions qui donnent le sentiment d'un monde relativement chaotique, sur la brèche - si jamais cela signifie quelque chose -, un montage toujours aussi halluciné, bref, du pur sirop d'érable de cet enfant terrible de Winnipeg.

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L'histoire pourrait tenir en une ligne : un concours de musique est organisé, en pleine dépression (1933), pour déterminer la musique la plus triste du monde et attirer au Canada un max de buveurs de bière (le buveur de bière est triste, je dis ça pour les non-initiés) à la veille de la fin de la prohibition aux Etats-Unis. La grande organisatrice n'est autre que l'irradiante Isabella qui a perdu ses deux jambes lors d'un accident de voiture - une seule jambe était condamnée mais son amant, fortement alcoolisé, a d'abord coupé la bonne (ah oui faut s'attendre à tout chez le Guy). Mais qu'à cela ne tienne (debout ou non), ce vieil amant parvient à lui faire sur mesure de nouvelles jambes en verre remplie... de bière. Autour d'elle s'affrontent donc trois hommes, un père et ses deux fils, à la fois sur scène (ils représentent chacun un pays - les US, le Canada et la Serbie) et en dehors (question de femmes donc, de vieilles rancunes, la totale). Les concours musicaux frôlent souvent le n'importe quoi dans le délire (Siam/Mexico en entrée, Espagne/US en plat de résistance, la Pologne bat l'Allemagne - off), on assiste à quelques belles scènes de pugilat entre frères et à quelques séquences amoureuses sensuellement poétiques (un bien bel hommage sur les jambes des femmes, au passage, que n'aurait point renié Truffaut). Petit bémol, peut-être, pour être franc : le film baisse un peu d'intensité sur la fin, comme si l'univers très fouillé du Guy finissait un peu par peser sur la concentration du spectateur - ou c'est peut-être uniquement le Proutouie avachi sur mes genoux et le bruit chaleureux du radiateur qui m'ont un peu plongé dans la torpeur.  Encore une expérience qui vaut le détour, nonobstant, et je me prépare pour les jours qui viennent un petit programme de courts-métrages du Maddin qui s'annonce assez réjouissant.   

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Mad de Maddin : clique

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