SERIE : Mad Men - saison 2 - 2008

Après avoir pris le temps d'installer les personnages et le concept, la saison 2 de Mad Men - la série où on fume plus de clopes que dans l'intégrale de Fassbinder - se suit confortablement, les personnages prenant une véritable épaisseur dans un contexte historique - l'année 1962 - qui sert de toile de fond : de la prise de pouvoir de Kennedy à la crise des missiles de Cuba en passant par la mort de Marilyn et les manifs pour le droit des blacks, il est assez plaisant de "revivre" ces événements presque "en temps réel". On avait laissé notre Don Draper un peu dépité et cela ne s'arrange guère au cours de la saison 2 où il part résolument en quéquette; faut dire qu'à force de multiplier les aventures extraconjugales, il fallait bien un jour que le couperet tombe. Sa femme, plus Grace Kelly que jamais, pique sa crise et l'envoie paître en bonne et due forme (pas de raison pour qu'il ne morfle po un peu, à force de jouer les séducteurs de pacotille). Les tensions dans ce couple "parfait en surface", sourire Colgate compris, mais totalement à l'arrache au quotidien, fournissent l'armature du fil narratif; si le Don continue de briller au taff - toujours le sens pointu de l'analyse et de la persuasion - son passé de plus en plus lourd à porter pèse sur lui comme une Cadillac. Le personnage très effacé de la chtite Peggy, qui sacrifie totalement sa vie privée pour son taff, monte en puissance, à la mesure de son ascension sociale : mini American Dream qui en finit par oublier l'essentiel. La série prend le temps également de montrer les multiples préjugés de l'époque envers les Blacks ou les homos comme si l'on avait déjà oublié cette Amérique d'hier - oui tout n'est po réglé mais cela a tout de même un poil évolué. Bien aimé aussi la petite scène idyllique du pique-nique où les Draper laissent tout en bordel derrière eux - là encore, quand l'occident se permet aujourd'hui de donner des leçons sur la protection de l'environnement, il n'y a point si longtemps, on se comportait quand même comme des gros porcs - oui et tout n'est pas rég... je me répète. Bref, une série bien plaisante ma foi, plus facile à suivre qu'un Béla Tarr... Ah ben oui, c'est po le même niveau, on est d'accord.