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16 août 2008

Vers la Joie (Till Glädje) d'Ingmar Bergman - 1950

2643705657_e047055f3dAssez quelconque, ce Ingmar des premiers temps. On est dans le juste milieu, dans un de ces films oubliables que le gars a pondu quelquefois, comme se sentant obligé de produire son film annuel sans réelle motivation. C'est tout à fait agréable, bien sûr, et il y a même quelques très belles idées de mise en scène. Mais le tout souffre d'un aspect un peu neurasthénique, manquant d'entrain, et l'oeil se fait morne au fur et à mesures des déboires sentimentaux de ce couple de musiciens tourmenté par les affres de l'ambitions et de la vie de famille.

Cet acteur, Stig Olin, n'était sans doute pas le meilleur choix pour endosser la profondimageeur subtile du personnage : là où Bergman voudrait montrer la torture intérieure d'un homme partagé entre ses espérances artistiques (il rêve d'être soliste, alors qu'il n'a les épaules que d'un premier violon), le comédien n'arrive qu'à exprimer une fade antipathie ; là où ses scènes de concert pouvaient donner lieu à de puissantes envolées lyriques, il ne parvient à exprimer qu'une vague lueur de regard un peu surjouée. Peu physique, mal à l'aise dans ses scènes avec la lumineuse et touchante Maj-Britt Nilsson, il manque d'envergure et devient vite hors-jeu. Autour de lui, Bergman écrit des personnages joliment troussés : un chef d'orchestre modeste, une femme fatale désespérée, un dandy tourmenté, mais rien n'y fait : on reste accroché à ce personnage principal sans force, qui gâche le film.

imagesCeci dit, remarquons que Bergman sait déjà très bien filmer la musique en train de se faire (avant La Flûte Enchantée), le flux sonore qui passe d'instruments en instruments : il filme les scènes de musique dans la longueur, avec de beaux mouvements de caméra amples et souples. L'objectif du film, montrer un destin à travers la musique, est souvent atteint, notamment grâce à tous ces plans de la fin où le film redéfile sur fond de partition de Beethoven : on y sent ce que Vers la Joie pouvait avoir d'ambitieux sur le papier, et on devine le sujet : un homme tente d'atteindre l'apaisement moral et amoureux par la musique, essaye d'aimer la vie (et sa femme) en harmonie avec son travail Vers_la_joie2d'artiste. Quelques profondeurs de champ inspirées, des dialogues parfois pas mal (une femme se déshabille sous le regard de son mari volage : "Ne me regarde pas comme ça, on dirait que tu compares", ça fouette), et toujours ce sentimentalisme aride de Bergman, finissent de faire de Vers la Joie un moment agréable ; mais trop de scènes inutiles et maladroites (toute la partie centrale), un "psychologisme" un peu lourd, et un flou complet dans la direction d'acteurs le font rester dans les coups d'essai pas très convaincants.

l'odyssée bergmaneuse est là

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