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16 août 2008

Les Mistons (1958) de François Truffaut

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Fidèle adaptation de la nouvelle de Maurice Pons à propos de laquelle le jeune Truffaut notait dans le dossier de presse : "De la lecture de cette histoire, je retirais une provision d’images d’une telle précision, et naturellement d’une telle beauté, que le désir de « fixer » ce rêve s’imposa immédiatement. Pour moi, apprenti cinéaste, comme pour Maurice Pons, l’histoire de ces deux amoureux en butte aux persécutions plan_mistons06d’une poignée de gamins dépités constituait essentiellement un prétexte à montrer, d’une part des enfants en liberté, d’autre part des amoureux impatients ». La découverte du désir amoureux, de la sensualité - magnifique plan au départ sur cet enfant qui "hume" la selle de Bernadette Lafont - semble la principale thématique de cette véritable première oeuvre truffaldienne. L'autre aspect omniprésent est d'ores et déjà cette association du couple amour/mort qui ne cesse de ponctuer le récit : la première rencontre du couple dans le théâtre antique de Nîmes, les enfants qui jouent à la guerre en mimant des personnages fusillés, le passage de Bernadette en vélo devant un cimetière -éléments qui n'étaient point dans la nouvelle d'origine- et bien sûr cette image finale d'une Bernadette toute en noir (elle était censée se marier au retour de son amant) qui semble annoncer d'une certaine façon La Mariée était en noir... On pourrait également signaler que la tenniswoman (Bernadette) Jouplan_mistons07ve aura droit à son petit clin d'oeil au début de La Femme d'à côté avec le personnage de (Odile) Jouve qui se présente devant des joueuses de tennis. Il y a aussi ces petits trucs techniques qu'affectionnait, surtout à ses débuts, le François, comme cette séquence "montée à l'envers" de l'enfant qui "revient à la vie" avant de menacer ses camarades, ou la très légère accélération de l'image lorsque Gérard s'empresse d'aller retrouver sa Bernadette. Filmé essentiellement en extérieur, faisant la place belle aux séquences d'une Bernadette jupe au vent sur sa bicyclette, cette oeuvre possède un véritable vent de fraîcheur qui soufflera tout au long des années 60.

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