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1 août 2008

Invincible (2001) de Werner Herzog

Ecrasé sous le poids du budget...? On ne peut résolument pas tenir cet Invincible pour une réussite dans la carrière du Werner. Rarement on aura assisté à une mise en scène si empesée, à des acteurs si peu expressifs, à une intrigue qui traîne autant en longueur. Pourtant il y avait de quoi faire dans ce destin (faut toujours faire gaffe avec les trucs "basés sur une histoire vraie", cela dit) qui confronte sur scène et au quotidien deux hommes : l'un qui enrobe les autres avec le verbe et son prétendu pouvoir occulte, opportuniste avant tout, et cette masse musculeuse, personnage entier et droit, qui, après un temps d'hésitation, affiche clairement ses origines juives devant un public de nazis : réflexion sur le spectacle, sur le pouvoir (tenez les gars, je vous file une pile de Carla pour les vacances) dans un contexte historique particulier, le Berlin de 1932, on aurait pu s'attendre à une oeuvre un peu plus enlevée; le fond demeure, certes, mais la forme et l'exécution restent, malheureusement, définitivement plates.

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Zische Breitbar est un modeste fils de forgeron juif au fin fond de la Pologne, fort comme un Turc. Un agent du spectacle ne tarde point à le repérer lorsqu'il met minable l'homme fort du cirque ambulant. Il part, après moult hésitations, à la conquête de Berlin et se voit engagé dans un café théâtre; il est l'un des clous du spectacle qu'il joue devant... la jeunesse du parti National-Socialiste. Affublé d'une perruque blonde, renommé Ziegfried (ouais la charge est un peu forte), il mange dans la main du boss du lieu, Tim Roth, qui enchante son monde avec ses numéros de charlatan : ce dernier a senti le vent qui est en train de tourner et ne cesse de prévoir l'avènement d'Hitler au pouvoir. Notre Zische, qui a la bonne idée de fondre pour la petite amie battue du Tim (oui po aimable le gars), ne tarde guère à se débarrasser de sa perruque pour jeter à la face des nazillons ses origines. Cela permet, dès le lendemain, d'attirer une foule de Juifs; la confrontation avec les membres du N.S. est forcément inévitable. Parallèlement, les rapports entre Zische et Tim deviennent tendus comme un bras hitlérien, l'un accusant l'autre au tribunal de supercherie. L'issue du procès sera quelque peu étonnante - révélant la vraie identité du Tim - et Zische, prenant conscience à cette occasion de la puissance du N.S. se fera dès lors, lui-même, "clairvoyant", annonçant à son entourage sceptique le futur holocauste...

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C'est bizarre comme peu de séquences fonctionnent réellement. Même si Herzog concentre son attention sur les discussions entre Tim et Zische, la mayonnaise peine à monter. Quant à l'histoire d'amour entre Zische et la pianiste, elle est tellement téléphonée qu'on y croit autant qu'un coup de fil du Père Noël. Le spectacle comme émulation des masses, avec les dangers de jouer avec sa crédulité, il y avait là un réel sujet pour Herzog depuis longtemps attiré par ces originaux qui s'imaginent prophètes (on se souvient entre autres de l'hallucinant Dr Gene Scott dans God's angry man). Mais la reconstitution historique et les longs et inutiles numéros de cabaret pèsent sur le rythme d'un récit qui s'émoustille rapidement... Invincible et ses nombreuses faiblesses...  Décevant, oui.

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Venez vénérer Werner : ici

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