Ballad of the Little Soldier (Ballade vom kleinen Soldaten) (1984) de Werner Herzog et Denis Reichle

Herzog nous transporte cette fois-ci au Nicaragua pour suivre la résistance des Indiens Miskito face aux troupes Sandinistes. Massacrés par ses derniers, aidés militairement par les Américains, les Miskito entraînent dès l'âge de 9 ans des gamins pour la guerre. Gamins qui ont pour la plupart assisté sous leurs yeux à l'exécution de leurs parents ou de leurs frères et soeurs. Outre les interviews des personnes qui ont vu ces assassinats se perpétrer sous leurs yeux (Herzog, via le traducteur, ne prend pas vraiment des gants pour aller dans le vif du sujet), on voit des instructeurs avouer qu'à cet âge c'est plus facile de leur laver le cerveau, et ne pas hésiter à leur donner une petite claquette quand un pauvre gamin ne sait pas mettre un missile dans un lance-roquette (je ne garantis point ma précision des termes militaires). Il y a un passage où Denis Reichle évoque ses propres souvenirs lorsqu'à 14 ans, il a combattu face aux Russes. Il semble complètement démuni devant le fait que 40 ans plus tard, on utilise encore et toujours des gamins pour une guerre forcément sale; il dit ne voir parmi ces bambins que des futurs morts... Ses gamins, quant à eux, semblent partir "la fleur au fusil" sans aucune peur, prêts à venger les leurs. Le plus cruel c'est qu'on en voit certains sourire lorsqu'il s'agit de tirer à la mitraillette comme dans une cour de récré... Herzog se contente simplement de montrer les faits (on en apprend finalement assez peu sur ces enfants), sans même vraiment chercher à  pointer du doigt une quelconque responsabilité des adultes ou des puissances qui se cachent derrière ce conflit. Une ballade bien triste qui manque un peu de fond.

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