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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
10 janvier 2008

Le Voleur de Bagdad (The Thief of Bagdad) (1924) de Raoul Walsh

Emmené par un Douglas Fairbanks au sourire carnassier, avec des pectoraux torrides, un slip en velours et un pantalon à pattes d'éph, le film garde quelques 80 ans plus tard une grande partie de son charme. Un montage intrépide, une histoire d'amour super glamour -jamais essayé le baiser sur tapis volant -, des décors en carton pâte gigantesques, des figurants à foison et des monstres qui font bien marrer.

cine137

La première partie est assez virevoltante, avec un Douglas grand pickpocket qui vole de balcon en balcon grâce à une corde magique qui se dresse toute seule et dont on ne voit presque pas les fils qui la relie au plafond. Il s'esclaffe devant la balourdise des seigneurs, profite de la prière pour piquer des affaires, prend la_065400EC_3968_4DC5_9CB6_1470E4EC6261_Img100 fuite sur le dos des croyants et se camoufle dans des gros pots sans confiture. Il respire la joie de vivre et on est content pour lui - ouais on imagine moins bien le même film maintenant en décors naturels, certes. Alors qu'il s'est introduit dans le palais pour voler le trésor du royaume, il préfère repartir avec la pantoufle de la princesse plutôt que des colliers de perles : notre gars est amoureux, il est perdu; j'avais personnellement un gros faible pour la suivante de la reine, une Chinoise en amazone, mais elle se révèle par la suite assez fourbe. La princesse doit se choisir un prince, elle a le choix entre un grand Indien tout plein de rubis, un roi persan (joué par une femme en fait, gasp) qui ressemble à Maradona avant sa cure et un Mongols à fine moustache super antipathique - celui-ci d'ailleurs décide qu'en cas d'échec, il prendra de force le palais. Notre Douglas s'immisce sur son âne dans ce défilé royal, se rétame dans "l'arbre à roses" (celui qui le touchait était l'élu... bizarres les prédictions quand même) et gagne le cœur de la princesse. Seulement le Douglas est vite démasqué, et la princesse décide de choisir son futur mari parmi ceux qui ramèneront le plus fabuleux trésor. J'ai entamé pour ma part la confiture de pêches Andros que je gardais au fond d'une armoire parce que c'est assez long quand même.

wong_thief_of_bagdad

Début des aventures de nos quatre gaziers: l'un trouve un tapis volant, un autre une boule de cristal, et le Mongol une pomme en or qui peut réveiller un mort - il teste le truc sur un pêcheur mordu par un serpent -ce dernier s'écroule de façon aussi sjff_03_img1072crédible que Totti dans la surface de réparation, poilant - et nom d'Allah, ça marche. Notre voleur, lui, joue les aventuriers, passe dans une caverne de feu où il se fait brûler la moustache qu'il a fine, tue un monstre beaucoup moins réussi que celui du Siegfried de Lang (un must faut dire), et je passe sur son combat avec la chauve-souris qui ressemble à un truc qu'on pendouille dans une chambre de bébé, ou l'araignée des mers ridicule que combat Douglas au ralenti (oui il est censé être dans l'eau) - il bat cela dit le record de Jacques Mayol pour la plongée en apnée, pas mal; il finit par enfourcher le célèbre cheval blanc ailé, trouve une boite magique et s'en revient vers sa belle. Celle-ci fait la difficile pour choisir entre nos trois bras cassés et le Mongol qui en a marre envahit le palais. Grâce à la poudre magique qu'il y a dans sa petite boîte, notre héros-voleur fait apparaître une armée d'un bon milliard d'hommes et reprend le palais après s'être transformé en tourbillon que lui piquera plus tard Monsieur Propre pour laver nos salles de bains. La princesse rayonne sous son voile, ils survolent ensemble la foule en délire sur leur tapis (c'est du sérieux) - les effets spéciaux sont jolis, il faut pas trop chambrer quand même - et partent dans les étoiles.

thief_of_bagdad

Il faut reconnaître à Walsh la volonté d'un rythme soutenu et une grande variation des décors - magnifiques ces portes monstrueuses plus grandes que celle de Welles dans Le Procès (je suis un fan des portes). Après avoir fait la nique aux religieux, c'est tout de même un imam qui redonnera la foi à notre voleur en lui disant que tout finit par se mériter. On a également un joli défilé de personnages : les trois eunuques qui ressemblent à des poupées gigognes, le compère du voleur qui fait penser à Satanas (le maître de Diabolo...), les trois servantes de la reine sexy à mort (j'ai déjà dit que j'avais un faible pour... ah oui) sans parler d'un gorille impressionnant qui n'a pas dû être super facile à diriger. Du suspens, de l'amour dans l'air, un héros cousu sur mesure, une réalisation qui n'a pas à rougir des effets spéciaux tout bidouillés sur ordinateur d'aujourd'hui, un grand vent d'aventures qui fleure bon l'enfance, ma foi pas de quoi se plaindre pour achever ce morne jeudi. Le Raoul est roi au royaume des... Mouais c'est facile.

Walsh et gros mythe : cliquez

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