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Shangols
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19 mai 2007

Les Espions (Spione) (1928) de Fritz Lang

spies_dvd_review_fritz_lang_poster_Ca commence par un vol de document à l'ambassade de France à Shanghai et ça nous étonne à peine - non, pas de commentaires. En quelques images, quelques assassinats, on est in petto dans le sujet avec cette grande question "qui est derrière tout ça?"... Le banquier Haghi - qui ressemble étrangement à Lénine (comme dans la Fête et les Invités de Nemec même si ce dernier s'en est défendu... A fait des émules le Lénine quand même) - à la tête de services secrets internationaux.

L'histoire en deux mots: disons que des espions de différents services s'affrontent pour récupérer un fameux traité signé avec les Japonais. Entre l'espionne Sonya au service de Haghi (la sublime Gerda Maurus aux yeux transparents) et l'agent no 326, une histoire d'amour va voir le jour risquant de compromettre d'un côté comme de l'autre tout le bazar. Notons également la présence de Kitty - la vamp à croquer Lien Deyers, également agente d'Haghi - qui s'introduit chez le chef des service secret japonais et qui apporte un petite pointe d'érotisme point désagréable.

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Considéré comme l'un des films précurseurs des films d'espionnage, beaucoup plus dynamique que les Mabuse, Spione offre son lot de scènes cultes: dans les décors, avec ces escaliers labyrinthiques dans l'antre d'Haghi ou dans cette scène hallucinante filmée en plongée où un combat de boxe sur un ring central prend fin avant que la piste alentour soit occupée par des couples de danseurs sortant de partout, dans les scènes d'action avec cette banque prise d'assaut par les force de police, Haghi contre-attaquant en usant des gaz mortels (on se croirait dans un épisode de Jack Bauer, la séquence dans l'hôtel) ou dans cette collision de trains (la caméra faisant face à ce train lancé à pleine vitesse qui va s'écraser sur le wagon dans lequel se trouve le héros), dans la mise en scène - ce clown, clou du spectacle, qui meurt sur scène (on est jamais loin de Hitchcock ou de Welles)-, dans la romance avec ce couple central très glamour qui malgré les trahisons finit par se retrouver, dans la torture avec cette séquence où Sonya tente de se défaire des liens qui la lie à une chaise, dans le parallèlisme des intrigues avec ces multiples agents - on est vraiment dans 24 h décidément -, dans le Hara-Kiri (la scène sans effusion de sang demeure impressionnante sur ce carré de toile blanche) ou enfin dans ce sentiment de paranoïa aiguë qui plane sur l'ensemble.

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Magnifiquement restaurée dans la collection Eureka - 2h22 au compteur, une autre version de plus de trois heures existant sans musique - une oeuvre-clé du Fritz réalisée juste après Metropolis - dont on distingue un moment le graphisme de l'affiche sur un mur de fond. Incontournable.

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