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24 mars 2024

The sweet East (2024) de Sean Price Williams

Une œuvre un peu foutraque mais dans l'air du temps (certains critiques français semblent à genoux...) filmée par un directeur de la photo remarqué chez les Safdie brothers ou en encore Alex Ross Perry. Que dire de plus en fait ? Par le biais d'une jeune héroïne aux yeux bien bleus, on passe de l'autre côté du miroir, dans cette Amérique de groupuscules extrémistes armés jusqu'aux dents... On sentait que la virée nocturne de la chtite Lilian n'allait pas être de tout repos, on ne pensait point que cela allait l'amener dans un véritable récit picaresque à la rencontre de ces fous-furieux de ricains... Des types chelous, elle va en croiser : du punk activiste, du pratiquant musulman fan de musique électro (!), une sorte d'intellectuel impuissant qui côtoie les milieux suprémacistes, du moine reclus, du black plus wokiste tu meurs... Notre Lilian écarquille des yeux, se laisse emportée par la vague, croisant en quelques jours des types aussi divers et surprenants qu'un gazier à la bite cloutée (...) qu'un boys band qui se courbe devant Allah et se trémousse devant Guetta... Objet de toutes les attentions (qu'il s'agisse du regard d'un homme entre deux âges ou de celui de réalisateurs ultra-admiratifs) mais sans que l'on abuse d'elle, elle va souvent se retrouver malgré elle dans des situations pour le moins violentes : du braquage à l'arme lourde d'un café au tournage d'un film qui tourne au bain de sang (l'épisode le plus fun ?) (jusqu'à ce final apocalyptique retransmis en direct...), on ne peut pas dire que cette Amérique d'en bas soit particulièrement zen et pacifiée...

Elle ouvre ces yeux doux sur ce monde chaotique, ne sachant jamais vraiment si elle doit ou non se livrer, faire confiance, voire s'offrir à ces types souvent un peu dérangés du ciboulot... On comprend bien le projet ambitieux du gars Williams : s'il filme cette héroïne toujours en mouvement qui saute d'un état / État à un autre (nous donnant plus souvent qu'à son tour le mal de mer avec cette caméra avec laquelle il ne cesse de faire des sauts périlleux, multipliant les flous "en prise directe avec cette action qui lui échappe"), c'est pour mieux nous montrer ce côté grouillant d'une Amérique ultra politisée (et communautariste) qui part résolument en vrille, incontrôlable : tout peut péter à chaque moment, tout individu, tout groupe pouvant décider de "passer à l'action". Tout comme Lilian, on assiste à ce spectacle cacophonique sans trop savoir toujours sur quel pied danser, passant d'un monde à l'autre sans avoir pris trop le temps d'approfondir la chose, de connaître les motivations de chacun. Ballotée, on l'est comme elle, finissant plus par avoir l'impression d'assister à un grand foutoir un brin bordélique, et quelque peu superficiel par certains aspects, qu'à une œuvre véritablement maîtrisée... De l'énergie à revendre qui questionne et souvent assomme plus qu'elle ne convainc vraiment.

 

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