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21 mars 2024

Sisu : De l'or et du sang (Sisu) de Jalmari Helander - 2023

Rambo n'est pas mort, et il est finlandais. Helander ressuscite avec une sincérité indéniable le genre éteint depuis longtemps du film d'action bourrin, celui avec Stallone ou Steven Seagal, en le teintant au passage de quelques autres influences plus modernes : une (grosse) pincée de Tarantino ou un soupçon de Mad Max 4. Une sorte de vérification que les vieilles recettes qui ont fait les beaux jours de la VHS la plus cheap pouvaient encore avoir lieu, si les recettes sont toujours les mêmes, et si l'iconographie du body-builder immortel et plein de bravoure pouvait encore faire recette. Eh bien non. Le seul plaisir qu'on prend à la vision de Sisu est celle du second degré, ce petit ton légèrement ironique et "méta" que le cinéaste pose sur son personnage et ses aventures. Ça peut suffire, je ne dis pas, et on passe un bon moment régressif et crétin, mais il faut reconnaitre qu'une demi-heure aurait suffi et que le premier degré finit vite par être lourd à digérer.

Soit donc un chercheur d'or solitaire et taiseux, croisant sur son chemin un régiment de nazis en déroute. Les nazis étant méchants et le chercheur d'or gentil, friction il y a entre les deux camps. C'est le départ d'un jeu de massacre sanglant, parfois même un peu gore, qui voit nos vilains trépasser un par un sous les coups de Aatami Korpi, qui s'avère en fait être un warrior rompu à la survie et absolument indestructible. Ça s'enfonce des coutelas dans le crane, ça se fait exploser sur des mines, ça s'envoie des coups de tuyaux dans la gueule, ça succombe dans les bruits de gorge et les giclées de sang, bref ça n'est pas de tout repos. Et on se dit que notre brave homme a quand même de rudes journées, lui qui se voit tour à tour poignardé, pendu, assommé, noyé, changé en torche vivante, fixé à un avion en vol, roué de coups, et traité de "papy" par des nazis ricanants. Il en viendra pourtant à bout, on ne sait trop par quel miracle (pas mal d'ellipses pour éviter les explications à sa survie), à la grand joie de l'adolescent qui sommeille en nous : rien de plus fun que de voir exploser des nazis, comme l'a déjà prouvé Tarantino. Bon, la mise en scène est pourrie, les acteurs caricaturent des personnages binaires, l'"habillage" est petit malin, le scénario inexistant et le tout interminable (une dernière demi-heure complètement ratée). Mais malgré tout, on rigole pas mal devant les outrances de ces scènes survoltées, qui, dans des ambiances de western spaghetti, alignent les motifs bas du front avec une belle jubilation. Helander ne cache pas son admiration du genre, et nous sert avec sincérité un film bête et méchant assez fun, dans l'esprit d'un Robert Rodriguez.

 

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