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18 février 2024

Il fait Nuit en Amérique (É Noite na América) (2024) de Ana Vaz

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La nuit, c'est bien connu, tous les chats sont gris, mais au Brésil, hein, tous les animaux sauvages, ne seraient-ils pas bleus ? Bleus ou, en tout cas, emplis de blues, c'est du moins ce que l'on pense lire, au fil de ces images nocturnes bleutées, dans le regard de ces chouettes tristes ou de ces renards songeurs. On saisit l'idée dès le premier panoramique qui dure douze minutes (soit quasiment la moitié du métrage, Vaz aime étirer ses plans... et enfoncer ses clues), Brasilia est une ville toute en béton... Que deviennent, c'est là toute la question, ces animaux en lisière, ces animaux qui errent, ces animaux que la vétérinaire de service ose même appeler des "réfugiés" : direction, pour ces tamanoirs blessés (le grand jeu des automobilistes étant de les écraser car les voir traverser la route porterait malheur (le même petit jeu idiot existe à Madagascar envers les caméléons: l'homme est décidément un vautour pour l'ensemble des êtres vivants), ces castors géants hébétés, ces otaries chuintantes ou ces renards pleureurs (...), direction, disais-je, le zoo du coin ; cet endroit où l'on emprisonnait par le passé les fauves pour les jeter en pâture aux humains sert dorénavant de refuges pour ces bêtes qui peuvent à loisir observer derrière leurs barreaux ces prédateurs immobiliers... Le message est louable, mais avouons que Vaz semble prendre une sorte de malin plaisir à étendre à l'infini ces plans crépusculaires d'animaux au regard perdu, le caméraman quant à lui (amateurisme ou vice ?) prenant lui plusieurs minutes pour tenter de faire le point sur ces bêtes (il est bien gentil de s'amuser avec son zoom, mais après, techniquement, faut quand même assurer... notre ami vidéaste Bastien l'aurait renvoyé dans ses foyers en deux plans trois mouvements)... Visions nocturnes d'animaux hébétés en lieux surveillés, appels de citoyens tout contrits d'avoir affaire dans leur habitat à ces animaux en perdition (oui, pardon, j'ai un boa de deux mètres qui vient de s'inviter chez moi, je fais quoi ?), tristes images de ce monde sauvage pris dorénavant, globalement, au piège (humain). Rien de bien neuf sous la lune mais des images (ténébreuses) et une musique menaçante qui font ressentir (lourdement ? ah oui, Vaz prend tout son temps pour nous cueillir...) toute la misère de ces animaux en détresse. Noir c'est (tama)noir.

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