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12 février 2024

LIVRE : Mon Sous-Marin jaune (Guli kafbáturinn) de Jón Kalman Stefánsson - 2024

c_9782267050288-9782267050288_1Troisième ouvrage de l'auteur islandais que je me tape et un certain sentiment d'avis partagé : si Lumière d'été... m'avait semblé partir un peu trop facilement dans tous les sens (et être un peu léger, même) au niveau du style, si Ton absence... m'avait plutôt subjugué au niveau notamment de sa construction narrative, ce beatlesque Sous-Marin jaune me laisse à nouveau un peu dubitatif... Stefánsson semble avoir une foi infinie en son sens de l'imagination et n'hésite pas ici à partir dans de doux délires mêlant respect avéré envers le groupe anglais, discussion avec les morts, visions sous acide de la Bible, voyage au pays des fjords nordiques, parcours chaotique en taxi ou en Traban... Son jeune héros, sous le choc de la mort prématurée de sa mère, sous le joug de ce père paumé et de cette belle-mère silencieuse et stoïque, se réfugie quelque peu dans son monde et tentera de trouver des solutions dans l'ouvrage sacré (en pure perte - Dieu n'est finalement que colère), en visitant les cimetières (où les morts se montrent plus volontiers coopératifs), en s'enfermant dans les bibliothèques et dans les livres... On passe d'une époque à l'autre en faisant des sauts de puce, les visions de notre personnage principal (notamment son obsession des Beatles provoquant en lui diverses hallucinations) perturbe notre gamin plus souvent qu'à son tour(des passages qui deviennent malheureusement terriblement répétitifs) et si l'on comprend sa solitude, son besoin de se construire, son besoin d'ailleurs, on se lasse très vite de ces passages révélant un imaginaire certes débridée mais qui tourne un peu à vide... Une sorte de syndrome d'Irving sans aucun contrôle (Gols grimace). On sent pourtant que Stefánsson tente de livrer ici un bouquin avec une certaine teneur auto-biographique, on ressent une certaine franchise dans ce portrait de ce héros solitaire, payant l'absence de sa mère, ayant des difficultés à communiquer avec son père, désespérant après le décès, là aussi prématuré, de l'un de ses seuls amis, mais cela ne suffit pas pour qu'on marche vraiment : un univers de feux d'artifice à l'imaginaire délirant mais où les fusées multicolores font pschitt, les unes après les autres. Let it be.

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