Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
9 février 2024

Sois belle et tais-toi de Marc Allégret - 1958

sois-belle-et-tais-toi-large2

Visionnaire, ce Marc Allégret : en pleine naissance de la Nouvelle Vague, le voilà qui nous pond le film le plus ringard qui soit : une comédie policière qui semble dater de l'époque d'Arsène Lupin, avec petites pépées et voyous du dimanche en prime. Alors pour ne pas trop passer pour un papy tout de même, il engage quelques jeunes acteurs en devenir, qui effectivement deviendront : Mylène Demongeot dans le rôle principal, celui de la blonde belle mais qu'on enjoint à se taire avec un sourire protecteur ; elle a fait quelques bêtises, est enfermée en maison de correction, mais s'évade et va faire la rencontre d'un beau flic ténébreux (Henri Vidal) sur la piste de voleurs de bijoux ; Roger Hanin, dans le rôle du Parrain, imper et gueule serrée ; Darry Cowl, vraiment très marrant en flic maladroit et craintif ; et surtout Bébel et Delon, qui jouent ici ensemble pour la première fois si je ne m'abuse, dans le rôle des gentils bandits sans envergure. C'est franchement grâce à cette gentille bande au sang frais qu'on supporte la vision du truc : ils font tout le charme du film, et même si ce charme est désuet, on apprécie d'assister aux premiers pas de nos deux stars, aussi différentes que complémentaires. Bon, n'enfonçons pas trop le pauvre Allégret : ça a le charme des films français de papa, et la fraîcheur de Demongeot en gentille sotte ne laisse pas de marbre. On se contrefout très vite des détails de l'intrigue, on n'attend qu'une chose : que nos deux marlous fassent leur apparition, que la belle montre ses gambettes, et que le piteux Vidal ronge son frein. Ça ne sera malheureusement pas le cas, le personnage a les faveurs du scénario, et le cinéaste semble l'avoir choisi comme véritable héros de son film : il vaincra donc l'adversité, se tapera la blonde, donnera une leçon aux marlous et dézinguera le caïd. Contrairement à ce que suggère son titre douteux, ce sont bien les femmes qui mènent la barque finalement, et c'est peut-être après tout une marque de modernité dans ce film par ailleurs anodin et sans épaisseur.

belle01

Commentaires
Derniers commentaires