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4 novembre 2023

Déménagement (Ohikkoshi) (1993) de Shinji Sômai

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Voilà un film nippon présent à Cannes en son temps et un peu oublié (jamais distribué en France semble-t-il) qui revient à l'honneur trente ans plus tard. Le titre, en lui-même, est assez trompeur puisque le grand sujet du film s'organise autour du divorce des parent de Ren (son père déménage, en fait, simplement dans un autre appartement... et c'est le début des problèmes pour Ren...). Le film est grosso modo constitué de deux grandes parties, une partie plutôt réaliste, dirais-je, où l'on sent que la chtite Ren, entre l'absence partielle de sa mère chez qui elle réside maintenant (cette dernière passant son temps à bosser) et l'absence totale du père (il vit donc tout seul dans son petit appart où il peut tranquillement picoler), a de plus en plus de mal à vivre cette situation... Une première partie qui s'achèvera lors d'une confrontation assez violente (une scène, disons-le, qui saisit son homme...) entre le père et la mère... La seconde partie, beaucoup moins tendue (et un peu lancinante) se déroulera lors d'une fête traditionnelle au bord du lac de Biwa, un endroit que connaît bien Ren pour s'y être déjà rendue avec ses parents et où elle les a conviés, en secret, tous les deux... Une réconciliation entre les deux adultes est-elle toujours possible ? Peut-être... Mais on assistera surtout aux errances de Ren lors d'une longue nuit peuplée de nostalgie à la fois éprouvante et formatrice.

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On est assez étonné, il faut le dire, par le changement de ton qui va s'opérer au cours du film. Une première partie très urbaine qui n'est pas vraiment à la gloire des parents : une mère qui fixe des règles assez strictes et directrices pour sa fille, mais qui semble ne pas vraiment s'occuper d'elle ; un père qui refait sa petite vie sans trop se soucier de prime abord de ce qu'il laisse derrière lui ; si au départ, on sent surtout un certain désarroi poindre dans l'attitude de Ren (qui part un peu en vrille, tout de même, à l'école), cette colère envers ces parents monte peu et peu et une terrible scène finira par "éclater", littéralement dans l'appartement de la mère. Le ton jusque-là plutôt doux-amer devient terriblement sérieux et tendu et Sômai lâche un peu les chevaux lors de ce réglement de compte inter-parental ; on ne s'attendait pas vraiment à cela par rapport à l'atmosphère du film lui-même mais aussi par rapport à cette société japonaise qui a plutôt tendance à cacher les tensions sous le tatami... Changement à nouveau d'atmosphère (et de rythme) dans la seconde partie, où notre petite héroïne, le temps d'une nuit, va devoir grandir... Atmosphère nocturne, atmosphère magique, poétique, presque, avec ces feux d'artifices (et ces feux en tout genre) qui viennent redonner des couleurs au visage de notre héroïne. Elle va vite se retrouver en solo et on assistera alors à une sorte d'errance extérieure et intérieure : on passe d'un endroit illuminé à un autre, tout en découvrant ce qui se joue dans la petite tête de Ren. C'est assez simple (un peu longuet ? rhoo...) mais diablement parlant, et l'on ressent de façon assez touchante toute l'émotion qui va l'étreindre au cours de cette nuit (et surtout au bout de la nuit). C'est relativement bien vu et le moins qu'on puisse dire c'est que le gars Sômai évoque le divorce (la facilité de la séparation au départ, puis les conséquences beaucoup plus brutales notamment pour l'enfant) d'une façon assez singulière, passant d'un réalisme cru à une voie plus poétique pour rendre compte du petit tsunami qui se joue dans la petite tête de l'enfant. Pas mal du tout, graphiquement et sensiblement.

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