Grave Encounters de The Vicious Brothers - 2011

Le Projet Blair Witch a cartonné ? Paranormal Activity a rendu ses créateurs riches et célèbres ? Et si on les refaisait plan par plan ? Voilà la motivation, semble-t-il des "Vicious Brothers" quand ils ont écrit ce Grave Encounters, qui est quand même assez gonflé de reproduire exactement tous les motifs de leurs grands frères sans rien y ajouter. Le film s'appuie sur ces fameuses séries télé qui montrent des chasseurs de fantômes s’enfermer dans des maisons soit-disant hantées et décrypter le moindre son comme s'il s'agissait d'un phénomène paranormal incroyable. L'équipe, ici, choisit le fatigant et surfait décor d'un asile psychiatrique abandonné. Bien décidé à passer la nuit dans le lieu à traquer des fantômes, l'animateur Lance Preston n'hésite devant rien pour obtenir du sensationnel. Il s'en mordra les doigts puisque l'hôpital est effectivement rempli de goules peu avenantes qui, au départ, acceptent de juste faire deux-trois bruits ou ouvrir une fenêtre, mais qui vont devenir de plus en plus présentes. Bon, on le devine, toute l'équipe sera soigneusement décimée ou rendue folle par ces monstres, et nous de les regarder errer dans le labyrinthe des couloirs inquiétants et des salles de trépanation avec un ennui croissant. Tout ça est filmé en found-footage, images crasseuses, décadrages acrobatiques et cuts brutaux de plans, car il est bien connu que ça fait plus vrai. Chaque idée, chaque scène, chaque seconde semble tirée d'autres films de ce style qu'on a déjà vus. Avec un manque désolant d'inspiration, les réalisateurs recopient bêtement les trucs qui faisaient peur jadis, balancent des jump-scares à intervalles calculés, et mettent tous leurs efforts à nous enfermer dans l'horreur pure.

On le sait : filmer un lieu vide et immobile pendant plusieurs secondes, ça met les miquettes. C'est l'attente de ce qui va se passer qui fait beaucoup plus peur que le monstre lui-même. Ils ont compris ça (et il ne faut pas être un génie pour le comprendre), et pendant une bonne heure, filment du vide absolu, avec juste de temps en temps des fausses frayeurs dus à des gros plans tordus ou à des arrivées inopinées d'un des personnages. Quand enfin ils lâchent les chiens, on est d'abord contents : leurs fantômes sont très réussis, avec leurs visages qui semblent couler façon Munch. Mais très vite, on se rend compte que les effets spéciaux sont la seule chose à peu près réussie du bazar. Tout le reste n'est que recyclage, de la fille trainée par terre par une force invisible au couloir anxiogène par lequel il va bien falloir finir par passer. On ressort de la chose aussi tranquille qu'on y est entré, simplement très agacé par ces copieurs sans idée et leurs acteurs franchement en-dessous de tout.