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Shangols
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22 septembre 2023

Big Jake de George Sherman (et John Wayne) - 1971

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Dernier film du vieillissant George Sherman (terminé d'ailleurs par Wayne lui-même), Big Jake porte en effet toutes les marques de la sclérose du temps. Arrivé à la fin de la vague des westerns, et pour autant d'un beau classicisme, il narre en effet les aventures d'un vieux briscard de cow-boy, aux temps où les automobiles et les jeunes loubards en moto faisaient leur apparition, envoyé pour une mission qui sera sans doute sa dernière : aller récupérer son petit-fils kidnappé par des méchants. Une ultime quête que le compère accepte malgré le poids des ans, et pour laquelle il va se faire accompagner de ses fils. Une histoire de famille, donc, que John Ford aurait pu transformer en or. Mais c'est Sherman aux manettes, et qui plus est pas en super-forme : le western merveilleux qu'on attend n'est donc qu'un agréable divertissement.

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Le plus intéressant, c'est bien sûr la confrontation entre les vieilles valeurs de l'Ouest et la modernité galopante. Wayne, en représentant de la tradition westernienne (il sent le cuir et le café réchauffé) est d'abord considéré comme un ringard. Mais une fois les bagnoles crashées et les motos dans le fossé, tout le monde est bien content de retrouver la vitesse du cheval et le flair du pisteur. Le film enregistre pourtant, un peu tristement, la fin d'une époque, se moquant gentiment du vieux Wayne, tout en montrant son héroïsme et la puissance de ses coups de poing intacts. Le film commence même sur une ironie proche d'un Billy Wilder, opposant les progrès technologique de l'Est à l'imagerie un peu ringarde de l'Ouest. Mais quand il s'agit de mater les méchants, surtout ceux particulièrement patibulaires constituant la bande de John Fain (charismatique Richard Boone), rien de tel qu'un gars bien de cheu nous avec ses bonnes vieilles méthodes.

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Dans un scénario en ligne claire, très bien écrit, notre John part donc sauver sa famille, l'image du cow-boy et son petit-fils, dans une aventure tout de classicisme élégant. Tout est sympathique, de la musique parfaite de Bernstein à la photo hyper-académique mais très jolie de William Clothier, des seconds rôles (tout le clan Wayne est convoqué, et il est à nouveau marié à Maureen O'Hara, vrai bonheur de cinéphile) aux petits détails drolatiques : l'acteur sexagénaire assume son âge, porte de petits bésicles ridicules, tout le monde lui dit "Je vous croyais mort", et ces gags récurrents sur sa ringardise ajoutent beaucoup de sel à la chose. Bien aimé notamment ce chien fidèle sautant à la gorge des vilains au moindre petit ordre murmuré par Wayne, ou ce plaisir à dessiner chaque salopard dans ses pires travers. On a notre lot d'action, d'humour, de grands espaces (au moins Sherman avait ça : la notion du paysage), on est bien contents... mais pas renversé non plus, tant tout ça ne se départit jamais du bon-enfant, malgré les pointes de violence qui jaillissent parfois (un chien tué à la machette, Shang sort de ses gonds). C'est du joli travail soigné et touchant par son aspect crépusculaire et vieux ringard, mais on reste loin des grands chefs-d’œuvre sur les mêmes thèmes.

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