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25 août 2023

Piranhas (Piranha) de Joe Dante - 1978

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Un "classique" de nos VHS d'antan qu'on ne vous conseillera peut-être pas de revoir, tant il est vrai qu'il faut laisser tranquilles certains souvenirs de nos enfances. En pleine vibe Jaws (cité d'ailleurs malicieusement au début du film), Joe Dante fabrique son propre film de requin à lui, histoire de voir s'il pourrait réitérer le coup commercial de Spielberg. Hélas, faute de moyens, et, il faut bien le dire, de véritable talent de metteur en scène, le compère se fourvoie dans un film d'épouvante en carton, un de ceux qu'on voit dans les drive-in du fond de la campagne. Ni effrayant, ni drôle, ni intelligent, Piranha (on préfère le titre original, plus menaçant avec son singulier programmatique) déroule une trame au mieux paresseuse, au pire consternante et le fait dans un style peu convaincant. On hésite à ne pas s'assoupir devant ces dangers invisibles que constituent les poissons voraces et devant les énormes conneries perpétrées par des personnages peu sympathiques, complètement idiots, et campés qui plus est par des acteurs franchement amateurs. En lieu et place de l'effrayante mâchoire du squale spielbergien, voici donc les petites dents acérées des piranhas, mutants qui plus est, transformés qu'ils furent à des fins militaires (ils ont été programmés pour servir d'armes au Vietnam, on vous a dit que c'était n'importe quoi). Une protagoniste féminine bête comme une bûche ouvre les vannes du bassin, et voici nos petits monstres envahissant la rivière avoisinante, celle-ci conduisant sottement à un camp d'été de gosses friands de baignade. Il en faudra, de la ténacité, du courage, du cadavre et de la chair grignotée, pour que le héros, un alcoolo retiré dans les bois, vienne à bout de ces petites saloperies qui vous dévorent un bonhomme en trois secondes chrono (sauf quand il s'agit d'enfants : là, il mettent une bonne demi-heure, film grand public oblige).

piranhas

Terreur du nucléaire et de la manipulation génétique ? Discours écologique édifiant ? Critique de l'armée et de la course à l'armement ? Que dalle. Dante évite toutes les thématiques un peu profondes qu'il aurait pu trouver là-dedans pour se livrer au simple plaisir de nous flanquer les miquettes avec des gars aux yeux exorbités se faisant grignoter les fesses dans l'eau. Ça pourrait certes suffire à notre bonheur, mais le film souffre réellement de ses comédiens, vraiment nuls, et d'un manque d'idées criant. Oublions celles qui ne sont pas du tout exploitées, comme ces petits monstres aperçus dans le laboratoire du début, et qui ne reviendront pas. Mais même au niveau des piranhas, on est déçus par le résultat technique obtenu par Dante. De vagues ombres, quelques gros plans furtifs et accélérés sur leurs dents, un bruitage à côté de la plaque, ça ne suffit pas à nous effrayer. D'autant que, très mal écrit, partant dans tous les sens, le scénario échoue à faire monter le suspense ; on n'a jamais peur. On pourrait trouver dans le côté parodique célèbre de Dante de quoi se rassasier, mais là aussi : trop frileux, le film se contente de critiquer un peu facilement l'armée et les politiques, et on ne se marre pas non plus. Bon, on constate que le film est plutôt pas mal monté, et que la scène finale est enfin un peu musclée, mais c'est à peu près tout le bien qu'on dira de ce film qui a pris bien de l'âge.

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