Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
27 juin 2023

Tel Aviv-Beyrouth de Michale Boganim - 2022

0703295882992-web-tete

Un solide ennui se fait ressentir à la vision des deux très longues heures de Tel Aviv-Beyrouth, ennui dû à deux choses : d'une part, l'incroyable manque d'originalité dans la façon de raconter ; d'autre part, l'absence totale de personnalité à la mise en scène. Qui, aujourd'hui, en 2023, peut encore raconter les choses ainsi, à moins de n'avoir pas vu un film depuis 1948 ? Boganim s'attelle au sujet coriace mais mille fois vu ailleurs du déracinement, de la guerre en Israël, des conflits entre communautés, de la force des femmes dans un milieu d'hommes, des difficiles positionnements politiques quand la misère frappe à la porte. C'est tout à son honneur, mais elle se sert pour ce faire de tous les clichés du genre, de ceux qui semblent avoir frappé le cinéma "politico-familial" depuis toujours : on reste sidéré par la ringardise de cette scène de danse niaiseuse opérée bien entendu par une mère Courage frappée par le destin ; par ces dialogues démonstratifs entre défenseurs des deux camps ; par ce ton doucement mélancolique, appuyé par une musique qui semble estampillée "Pier Import rayon souffrance" ; par ces personnages cucul (la petite fille principale, une tête à gifles) censés redorer le passé et lui donner une aura nostalgique (aaaaah c'était bien quand on allait se baigner à la rivière avec papa et maman, avant la guerre !) ; par ces acteurs qui jouent comme des patates des émotions convenues et des situations pétées. Un aspect Jacques Becker du conflit arabe, quoi, avec en plus ce ton emphatique et solennel qui indique ce qu'il est convenu de penser de tout ça, des fois qu'on voudrait se faire une opinion. On a déjà vu 1400 fois ce film rien que la semaine dernière, on est scié qu'un producteur accepte encore de signer ce genre de projet usé jusqu'à la corde, et la seule chose un peu notable à relever dans ce gros bouillon indigeste et très confus est l'intérêt pour ces "harkis du Liban", minuscule partie de la population locale que je découvre ici. A part ça, je ne peux que demander aux cinéastes d'aller voir des films, histoire de pas refaire éternellement le même.

Blaq Out sort le  DVD le 6 juin (son Facebook et son twitter).
La fiche Cinetrafic du film : https://www.cinetrafic.fr/film/66512/tel-aviv-beyrouth

Commentaires
Derniers commentaires