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19 janvier 2023

SERIE : Hotel Room de David Lynch & James Signorelli - 1993

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Voilà une mini-série de trois épisodes, dont le premier et le troisième sont réalisés par Lynch (sur des scénars de Barry Gifford, tiens donc !) alors que le second, sur un scénario de Jay McInerney, est signé de ce Signorelli. On ne va pas se mentir, bien qu'il s'agisse de chambre d'hôtel cosy, lieu lynchien par excellence, qu'il y ait des scénaristes-écrivains de renom (toute proportion gardée) et la musique de Badalamenti, ces deux épisodes de Lynch (celui de Signorelli étant franchement anecdotique) n'ont rien d'inoubliable. Mais bon, on va dire que le premier, Tricks, bénéficie de la présence de l'inoubliable Harry Dean Stanton, dans un rôle pathétique comme on les aime, et que le second épisode réalisé par Lynch, Blackout, a quelque chose d'éminemment... électrique, forcément... On fera court pour décrire l'histoire de ce premier épisode : Harry invite dans sa chambre d'hôtel une prostipute, la plantureuse Glenne Headly... Ça discutaille un temps puis se pointe contre toute attente un troisième homme, gros, barbu, imposant : un pote à Harry mais qui ne lui veut pas forcément du bien... Il va non seulement voler la vedette au pauvre Harry, un rien décontenancé (l'homme lui avait déjà piqué sa femme, il se tapera également l'invitée...) mais il va surtout lui faire un joli petit tour de cochon qui constituera la surprise ultime de l'épisode... Si on aime voir la gueule crispée du Harry quand il évoque ses tristes mésaventures du passé ou pousser un coup de gueule inattendu, notre ami prostipute remporte le morceau de la scène la plus lynchienne du film en se lançant devant les deux hommes ébahis dans un petit numéro de cheerleader hors contexte... Même si les mouvements de caméra sont un peu limités dans ce décor exigu et qu'on se retrouve parfois devant des plans un peu gnan-gnan, un tantinet "à-plat", on consomme cette petite chose du gars David avec malgré tout un léger rictus de connivence...

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Blackout, moins délirant, plus glauque (deux jeunes amants, un lourd trauma entre les deux, et une consultation qui se profile le lendemain pour cette femme qui semble avoir un peu perdu les pédales) se fait beaucoup plus oppressant dans sa mise en scène : une panne d'électricité générale qui laisse notre couple dans le noir (à l'image, forcément, des idées noires qui les obsèdent et des troubles mentaux de la fille), un ton beaucoup plus dramatique avec des anecdotes souvent susurrées, comme des plaintes encore non cicatrisées, et un dénouement là encore assez inattendu qui permet... d'éclairer tout de même quelque peu l'atmosphère (Lynch et la fée électricité, une longue histoire d'amour)... C'est plus noir, un peu longuet mais révélateur de ces jeux constants entre l'ombre et la lumière dans le cinéma de Lynch - après un premier épisode plus pince sans rire, caustique...

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Enfin, évoquons pour la forme ce Getting rid of Robert dans lequel l'ami Griffin Dunne se retrouve au milieu de trois pétasses en mal de mâle (en position économique favorable)... Nos trois harpies vénales discutent le bout de gras, chacune ayant eu des histoires en commun avec tel ou tel homme fréquenté par le passé ou actuellement ; cela crée quelques tensions à chaque fois que l'une fait une petite gaffe en trahissant ses relations sexuelles d'un soir... Quand Griffin se retrouve enfin seul avec sa gonze du moment, il la joue un poil trop décontracté et goguenard... Il en fera les frais ? Ah oui, tu m'étonnes... Bon, on est à la limite de vaudeville et même si le final tragico-violent nous sort un peu de notre torpeur, l'épisode n'a quand même pas grand-chose de grandiose... Voilà une mini-série qui ne marqua pas vraiment les annales du petit écran et dégoutera apparemment pour un certain temps le gars Lynch du milieu télévisuel... Petit plaisir a minima en chambre - pour fan invétéré.

Toutes les toiles de David

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