Quel thème ne me suis-je pas tapé depuis des années ? Et si je me faisais une petite histoire de viol, tiens, comme cela au débotté, juste pour changer... Quoi ? Non je suis pas caustique... C'est donc parti avec cette avocate recevant dans son cabinet une jeune fille de vingt ans dont le cas fut jugé cinq ans auparavant : le violeur, un type du bâtiment, en a pris pour dix ans, ok, parfait... seulement voilà, comme vous, on a lu le titre et on sent venir le couperet... Eh oui, la gamine, qui n'était pas sans problème alors (des parents qui se séparent, une grande sœur absente, des gamins qui abusent d'elle au collège...) a tout inventé... Diable, c'est bougrement dérangeant. On est déjà au tiers du livre (une intro un peu longuette...) et donc, maintenant, hein, quid ? L'auteure, et l'avocate, ne vont alors avoir de cesse de démontrer que derrière ce mensonge un rien ignoble (l'accusé a méchamment depuis essuyé les plâtres de cette injustice...), se cache un véritable mal-être. De même, elle va s'intéresser à prouver que, derrière les apparences (deux profs bienveillants et au taquet qui ont su (...) écouter alors la jeune fille, un directeur d'école perdu, des parents dépassés, des gendarmes expérimentés...), se cache parfois une autre vérité, plus trouble, moins évidente... Le sujet n'est pas inintéressant en soi, permet de réfléchir à la fois à ce problème de société affreusement dans "l'air du temps" et sur celui des apparences trompeuses : nos représentations, nos jugements terriblement clichés parfois de certains individus (la Bible ne fait le moine, et je reste poli) ne finiraient-ils pas par nous perdre ? Prend-on également véritablement le temps de comprendre avant de juger ?... Bref, on évoque ce thème du viol (on a vu notamment lors du procès Outreau les dérives de certaines fausses accusations) sous un angle un peu plus obtus. Ça se lit correctement, clairement, proprement, dommage que le style soit au niveau du néant, que ce compte-rendu, cette analyse, soit si banalement et platement écrits. Ce n'est pas l'essentiel ? On aurait quand même souhaité un récit avec plus de mordant, de muscle, de saignant... Pascale Robert-Diard tente de se saisir à bras-le-corps d'un sujet grave, l'évoque sous un angle qui n'est pas dénué d'intérêt, mais il manque simplement une écriture, un ton, une voix. Un poil hors des sentiers (ra)battus dans le fond, affreusement dans l'ornière dans la forme.
08 octobre 2022
LIVRE : La petite Menteuse de Pascale Robert-Diard - 2022
Commentaires sur LIVRE : La petite Menteuse de Pascale Robert-Diard - 2022
- Vous, Shang, c'est plus de l'opiniâtreté, c'est du masochisme. Il a bien raison , le Gols, de pas finir la soupe! Quand ça n'a pas de goût... Faudrait qu'il fasse ça, aussi, avec les films m... hem, hem... les films mauvais.
Vivre vite est paru le 24 août, la 450ème commémoration du Massacre de la Saint Barthélémy. Ethno-sociologue, soit. Mais maso quand même.
Me suis fait offrir le Stephen King, hier.... Aaarrgh. Coup d'oeil, puis coup dans l'oeil et au plexus après l'avoir déballé : c'est écrit au.... présent de l'indicatif !!
Je l'ai refermé.
Réouverture très hypothétique.
- L'"image de notre temps", on la trouve bien plus chez Homère, Cervantès, La Bruyère, Diderot, Balzac, Melville, Dostoïevski, ou Giono que dans tous ces petits livres vite lus, vite oubliés, déjà morts.
Pourquoi ne pas chroniquer des écrivains qui n'ont plus rien à prouver ? Vous le faite trop peu et c'est dommage. Connaissez-vous "Dombey et fils, "Le roman comique", "L'âne d'or", "L'oeuvre au noir", "Lélia", "Noé", "Lumière d'août", "Au bord de l'eau" ? - Parce qu'il est bon aussi, parfois, de lire des choses de son temps, histoire de voir comment le monde tourne et de pas être trop vieux avant l'heure. OK,la littérature contemporaine est à 99% à jeter, mais c'est la nôtre...
On aime beaucoup Giono, Faulkner ou Dickens, hein Marc, et quand on peut on les relit. Mais "que ça vous plaise ou non, je suis de votre époque" (Dimey).
Par ailleurs,je suis pour ma part libraire, je me dois donc de lire les livres que je vends. Et Shang... aaaah, Shang est indomptable, et préférera toujours un Camille Laurens moisi à la relecture de Moby Dick, et il a bien le droit. - "Les amis un peu fous ne sont pas inutiles. Ils sont toujours les premiers à entrer dans les nouvelles exaltations collectives. A l’image de ces canaris que l’on tient devant les mineurs pour prévenir les coups de grisou dans les galeries des mines de charbon." (Iñaki Uriarte, "Bailler devant Dieu")
Qui est le plus canari entre Shang et Gols ? Motus.
(En tout cas ce journal d'Uriarte est jubilatoire à lire ou relire.)
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Respect.