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Shangols
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8 octobre 2022

LIVRE : La petite Menteuse de Pascale Robert-Diard - 2022

3Quel thème ne me suis-je pas tapé depuis des années ? Et si je me faisais une petite histoire de viol, tiens, comme cela au débotté, juste pour changer... Quoi ? Non je suis pas caustique... C'est donc parti avec cette avocate recevant dans son cabinet une jeune fille de vingt ans dont  le cas fut jugé cinq ans auparavant : le violeur, un type du bâtiment, en a pris pour dix ans, ok, parfait... seulement voilà, comme vous, on a lu le titre et on sent venir le couperet... Eh oui, la gamine, qui n'était pas sans problème alors (des parents qui se séparent, une grande sœur absente, des gamins qui abusent d'elle au collège...) a tout inventé... Diable, c'est bougrement dérangeant. On est déjà au tiers du livre (une intro un peu longuette...) et donc, maintenant, hein, quid ? L'auteure, et l'avocate, ne vont alors avoir de cesse de démontrer que derrière ce mensonge un rien ignoble (l'accusé a méchamment depuis essuyé les plâtres de cette injustice...), se cache un véritable mal-être. De même, elle va s'intéresser à prouver que, derrière les apparences (deux profs bienveillants et au taquet qui ont su (...) écouter alors la jeune fille, un directeur d'école perdu, des parents dépassés, des gendarmes expérimentés...), se cache parfois une autre vérité, plus trouble, moins évidente... Le sujet n'est pas inintéressant en soi, permet de réfléchir à la fois à ce problème de société affreusement dans "l'air du temps" et sur celui des apparences trompeuses : nos représentations, nos jugements terriblement clichés parfois de certains individus (la Bible ne fait le moine, et je reste poli) ne finiraient-ils pas par nous perdre ? Prend-on également véritablement le temps de comprendre avant de juger ?... Bref, on évoque ce thème du viol (on a vu notamment lors du procès Outreau les dérives de certaines fausses accusations) sous un angle un peu plus obtus. Ça se lit correctement, clairement, proprement, dommage que le style soit au niveau du néant, que ce compte-rendu, cette analyse, soit si banalement et platement écrits. Ce n'est pas l'essentiel ? On aurait quand même souhaité un récit avec plus de mordant, de muscle, de saignant... Pascale Robert-Diard tente de se saisir à bras-le-corps d'un sujet grave, l'évoque sous un angle qui n'est pas dénué d'intérêt, mais il manque simplement une écriture, un ton, une voix. Un poil hors des sentiers (ra)battus dans le fond, affreusement dans l'ornière dans la forme.

Commentaires
M
L'"image de notre temps", on la trouve bien plus chez Homère, Cervantès, La Bruyère, Diderot, Balzac, Melville, Dostoïevski, ou Giono que dans tous ces petits livres vite lus, vite oubliés, déjà morts.<br /> <br /> <br /> <br /> Pourquoi ne pas chroniquer des écrivains qui n'ont plus rien à prouver ? Vous le faite trop peu et c'est dommage. Connaissez-vous "Dombey et fils, "Le roman comique", "L'âne d'or", "L'oeuvre au noir", "Lélia", "Noé", "Lumière d'août", "Au bord de l'eau" ?
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S
C'est Shang qui se tape les livres mineurs, Gols ne les finit pas. Moi j'aime bien, ça me donne une image de notre temps... ehe... Je suis dans Vivre vite actuellement, ça se lit et ça s'oublie tout comme.
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M
J'admire votre abnégation et votre opiniâtreté quasi sacerdotale, ami Gols. <br /> <br /> Respect.
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