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17 novembre 2021

Le joyeux Bandit (The Gay Desperado) de Rouben Mamoulian - 1936

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Quand on veut passer une soirée bon enfant avec un divertissement décomplexé, on peut compter sur Rouben Mamoulian, qui a passé sa carrière à divertir le chaland avec une constance qui lui fait honneur. Ce Joyeux Bandit ne restera absolument pas en mémoire plus de 3 minutes après visionnage, mais tel n'est pas son ambition : elle est plutôt de vous en donner pour votre argent et de vous faire gentiment rigoler pendant 90 minutes. De ce côté-là, c'est très réussi. Rien que le sujet résume bien la légèreté de la chose : un chanteur de charme est enlevé par une troupe de bandits mexicains, dont le chef est bien décidé à faire du gars un hors-la-loi en bonne et due forme, capable de braquer des banques ET de le divertir par ses chants encore en plus. La bande kidnappe également le fils d'un riche Américain, accompagné de sa gironde fiancée dont notre chanteur va tomber raide dingue aussitôt. Entre coups pendables du garçon pour devenir un vrai gringo et suavités susurrées à l'oreille de madame, on passe un moment assez glamour et pas sérieux du tout. Le portrait de cette bande de bandits est croquignolet à souhait : dès le départ, les gusses regardent un film de gangsters américains, et décident de les imiter en tout point. Mais le caractère bordélique du Mexicain de base a raison de cette ambition, et les voilà plutôt louvoyant à vue pour mener à bien un kidnapping qui a tout de l'amateurisme. Léo Carrillo est pendable en chef de bande qui voudrait bien avoir l'air sans pitié, mais dont la moindre romance fait fondre le cœur. Il fait une bonne partie du spectacle, éructant et jurant avant de faire les yeux doux devant les trilles de Nino Martini, chanteur de charme à la Tino Rossi.

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Le film renferme plein de micro-gags plus ou moins hilarants, qui ont du faire se plier de rire le public de l'époque mais qui aujourd'hui apparaissent un brin surannés. Tant pis, on sourit devant le pitreries de Carrillo, on fond devant la voix de ténor de Martini, et on n'oublie pas au passage de lorgner les gambettes d'Ida Lupino, parfaitement jolie dans le rôle de la donzelle à peine effrayée par ces gangsters de pacotille. Le film est rempli jusqu'au bord de chansons, on sent que le producteur croit en ce petit gars : que ce soit pour se sauver d'une exécution, pour prévenir ses camarades d'un danger, pour détourner l'attention sur la fuite de sa belle, ou pour mettre l'ambiance, Martini ne refuse jamais de pousser la chansonnette, qu'elle soit issue du patrimoine des mariachis ou plus opératique (Aïda en tête d'affiche). La mise en scène st discrète, mais Mamoulian est pas mauvais pour poser des figurants au bon endroit pour faire des belles ombres autour du feu, ou pour trousser une pétaradante scène de bagarre dans un cinéma, où le public reproduit ce qu'il voit à l'écran. Bon, une fois la chose terminée, on va se coucher avec des chansons dans la tête, un sourire un peu crétin sur les lèvres et de la joie au cœur, but avoué de la chose, et pari gagné donc.

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