Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
12 mars 2021

SERIE : Mum saison 2 de Stefan Golaszewski - 2018

331_ATE00073276S_COVER169-1

Le bonheur saison 2. C'est le retour, deux ans après, de notre Cathy préférée entourée des mêmes membres branquignoles de la même famille dans la même maison de cette même banlieue banale. On pourrait dire même qu'on reprend exactement les mêmes et qu'on recommence, sans que la trame ne subisse un quelconque revirement, ou que les personnages évoluent vers autre chose : le couple du fils et de la dinde blonde jouent toujours les Tanguy encombrants et joyeux, le frère et son insupportable épouse snobissime continuent à se mépriser copieusement, les deux vieux sont toujours aussi punkoïdes, et l'ami Michael tourne toujours autour de ses sentiments amoureux qu'il a du mal à dévoiler. Devant la perfection de l'acteur (Peter Mullan) et la délicatesse de cette partie du film, les auteurs ont bien compris que c'était sur cet aspect-là qu'il fallait resserrer la trame. La smala est toujours là, bien vivante et bien lourde, mais c'est en effet sur la déclaration sans arrêt empêchée de Michael et Cathy que tourne cette saison, qui du coup se fait encore plus émouvante que la première. Disons qu'elle ne repose plus sur la drôlerie et la justesse des situations (pourtant encore une fois magnifiquement gérées), mais plus sur les minuscules mouvements du cœur de nos deux saucisses qui se disent sans se dire tout en se disant, qui s'achètent des cadeaux mais sont infoutus de se les offrir, qui s'organisent des après-midi à deux mais se laissent envahir par les fâcheux. Les auteurs rivalisent de cruauté pour repousser sans cesse l'accomplissement de cet amour, et à chaque fin d'épisode on se demande bien si ces deux-là vont enfin lâcher les chiens. Il faudra la décision de Michael de déménager en Espagne pour qu'enfin les langues se délient un peu, les mains se rapprochent et le regard des autres soit oublié.

2372925

Après un ou deux premiers épisodes un peu hésitants, temps de retrouvailles de ses bases après deux ans d'absence, le charme opère une nouvelle fois en plein. Même si certains personnages semblent cette fois un peu trop poussés dans la caricature (la snobinarde), les auteurs retrouvent une justesse de sentiments épatante, qui évolue vers plus de profondeur : on se rend compte que le fils a un rapport douloureux avec les nouvelles amours de sa mère, que la quiche Kelly doit à la sienne bien des névroses, que les deux vieux s'aiment passionnément (ah le tapotage du coussin de l'aïeul pour y installer les pieds de sa femme !), et au final que Cathy est une femme bien seule, bien tourmentée, bien victimisée. Ce déferlement d'émotions, qui vous fait quitter la série en larmes, n'enlève rien à la drôlerie des situations et des personnages, qui continuent vaillamment à se comporter comme des crétins en toute circonstance. Encore une fois, on est épaté par la richesse de cette série sans façon, de ces petites tragédies sur 100 mètres-carré, de cet enregistrement tout simple de la vie telle qu'elle va (ou ne va pas, mais va quand même) : la mise en scène discrète mais habile (joli montage entre les différents acteurs notamment) et cette musique arrache-cœur font le reste. On adore et on voudrait que ça ne s'arrête jamais. Dieu soit loué, il reste une saison...

331_ATE00073277S_COVER169-1

Commentaires
M
Aucun doute sur la subtilité et l'intelligence de la série, sinon comment comprendre et aimer des personnages comme Kelly, sa mère ou Derek (étant donné que Cathy et Michael nous sont "donnés" depuis le début)? Des personnages borderline, donc, certains qu'on craint caricaturaux mais qui sont beaux (Kelly), d'autres qu'on ne voit pas venir mais d'une justesse parfaite (la mère de Kelly)... Seulement il y a Pauline, "qui semble dans une autre série", c'est vrai, peut-être même une série qui serait amusante, où un tel personnage pourrait exister, faudrait que tous les personnages soient bien chargés aussi, hein, mais bon, admettons. Mais elle est là et bien là alors qu'elle ne peut pas exister dans cette série. Elle n'existe pas. C'est impossible. Et pourtant c'est un personnage central, tous les autres communiquent avec elle, avec un extraterrestre, donc. Elle a réussi à me faire douter de tous ceux que j'aurais tellement aimé aimer. Bon, tant pis. Mais parler de ce personnage, encore, me met sur les nerfs, c'est dingue. On m'a effectivement rapporté certaines choses de la fin de la 3ème saison (je pouvais plus) par rapport à Pauline, Anne, ça avait l'air pas mal. Je vais rester sur cette impression, du coup, sans aller m'y confronter et essayer de repenser affectueusement à Cathy et les autre
Répondre
M
Mais comment expliquer le personnage de Pauline? Comment? <br /> <br /> Comment l'accepter, comment ne pas douter par sa seule présence d'autres personnages borderline? Comment supporter ses apparitions, ses interactions avec les autres, ayant en tête sa place aussi centrale que les autres? Moi je sais pas.
Répondre
Derniers commentaires