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7 mars 2021

L'Homme en gris (The Man in grey) (1943) de Leslie Arliss

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Les fameux studio Gainsborough bénéficie en ce temps de guerre d'une distribution prestigieuse (James Mason (as Lord Rohan), mon pote Stewart Granger (as Rokeby), Margaret Lockwood (as Esther) ou encore Phyllis Calvert (as Clarissa)) pour un film en costumes chiant comme la pluie un dimanche, même sous les tropiques. Deux amies de collèges, l'une qui a tout (Clarissa : riche, extravertie, souriante, généreuse, populaire), l'autre qui n'a rien (Esther : pauvre, introvertie, peu aimable). Celle-là, malgré le peu d'ouverture de celle-ci, décide de la prendre sous son aile et de tout partager : elle en fait sa meilleure amie... Mais l'Esther libre comme l'air, fuit le collège au bras d'un homme de peu... Clarissa, later on, connaît de son côté une destin de roman : le fameux Lord Rohan, autant par sa richesse que par son côté mufle, décide de l'épouser... Il ne l'aime pas, elle ne l'aime, chacun fait sa vie. Balle au centre... Clarissa (j'ai un peu l'impression de résumer un roman Harlequin) retrouvera Esther (qui bouffait les pissenlits par la racine) qu'elle fait entrer comme dame de compagnie dans sa demeure ; elle fait aussi la connaissance du mystérieux Rokeby (acteur, homme de foire...) qui nous vient tout droit des Antilles et dont elle s'éprend... Esther, elle, vénale comme pas deux, forcément, est attirée par Rohan (qui aime les femmes de fort caractère...). Ben du coup, tout va bien ? Eh bien pas vraiment : Rohan est de nature jalouse, Rokeby a l'âme d'un aventurier et Esther est une salope comme on en fait plus guère, prête à tout pour se débarrasser de son amie et pour vivre dans les ors du château. Ça va mal finir, pour sûr...

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L'expression est usée mais tout est cousu de fil blanc, chaque événement se révélant prévisible deux heures au moins à l'avance... Alors bon, ce n'est que le scénario me direz-vous. Oui, le problème c'est que la mise en scène est empesée, les personnages monolithiques (Mason, veule et antipathique au possible, fait tout le temps la gueule, Granger a son sourire de troubadour quoiqu'il fasse, Esther est vilaine comme tout (aucune dualité, aucune nuance, juste un air méprisant du début à la fin) et Clarissa naïve comme un agneau qui vivrait au milieu de gigots) et le rythme lent comme un escargot mort. Quant aux intérieurs, à l'aspect "reconstitution", les décors, les costumes, tout est morne, plat, sans aspérités... A l'image d'un des personnages secondaires (le gamin qui sert d'assistant à Clarissa est maquillé avec un black face assez gênant - Granger en remet une couche, c'est le cas de le dire, dans le rôle d'Othello... Noir c'est noir), tout est à la fois superficiel et lourd - et je passe sur le côté paternaliste et machiste à mort, même dans le couple dit "positif" : le romantique Rokeby à son aimée Clarissa : "il serait temps de m'obéir, dit-il sérieusement mais avec gentillesse, si un jour vous voulez m'épouser" - ben ouais, tu m'étonnes. Certes (allez, essayons de voir ce qu'on pourrait sauver), le final est d'une violence assez trashy relativement surprenante (Quand Mason est colère, le type fait peur... Femme battue s'abstenir) ; quant à la petite intro et la toute fin avec les descendants de nos héros, un épisode qui se déroule justement à l'époque présente, pendant la guerre, reconnaissons que cela constitue un encadrement assez mignon... mais bon, c'est franchement pour essayer d'achever sur une note positive. Définitivement pas ma came ce genre de pudding d'époque, vieillot avant l'âge... 

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