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7 mars 2021

Marisa la Civetta (1957) de Mauro Bolognini

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Il fallair bien trois scénaristes, et pas des moindres (Pasolini, Bolognini et Lucia Dembi) pour trousser une histoire sur cette sacrée flirteuse de Marisa. Marisa Allasio tient résolument ce film sur ses épaules, ou disons quelques centimètres plus bas. Marisa c'est un corps, c'est une toupie, c'est une étoile filante qui fait tourner la tête de tous les hommes qui ont le malheur de se trouver sur son chemin. La petite orpheline du rail vend ses glaces lorsque les trains arrivent et tous les hommes de se pencher pour avoir un aperçu sur ces fameux avantages qu'elle sait mettre en avant. La Marisa va passer son temps à jouer les charmeuses, à flirter, à se fiancer : il y a le joueur de foot, l'ami d'enfance un peu frustre, il y a l'employé de la gare, le bon ami fidèle, il y a le nouveau chef de gare qui se donne des airs, qui fréquente une girafe romaine mais qui n'a d'yeux que pour notre petite vendeuse et puis il y a ce marin, qui, à chaque escale, lui tombe dans les bras... Elle a résolument un petit faible pour lui, mais cela dépend de la force du vent... Marisa aime plaire, voudrait sans doute qu'aucun homme ne puisse lui échapper mais finit par tromper un peu son monde... Ce sera sûrement le plus malin, celui qui saura la rendre jalouse, qui gagnera le gros lot...

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Jolie petite balade dans le port de Civitavecchia à quelques encâblures de Rome. Alors oui, c'est vrai, on n'est pas face à un film qui pourrait prétendre au titre de grande œuvre intellectuelle interplanétaire ; le sujet est simple : lorsqu'une jolie jeune femme se révèle un brin frivole, les hommes deviennent dingues ; il y a ceux qui ne peuvent que la reluquer, ceux qui ont la chance de passer quelques temps enchanteurs dans ses bras lors d'une danse, et ceux qui, subrepticement, touche au paradis en l'embrassant : mais le ver est dès lors dans la pomme et les pauvres n'ont plus que Marisa en tête - à moins de jeter le grappin sur une autre jeune femme peu farouche qui passerait dans le coin et de faire alors tourner la tête à une Marisa qui perdrait pied... Militaires, marins, hommes du rail, ce sont toutes ses personnes en transit qui aimeraient trouver le repos du guerrier à ses côtés (ou entre ses côtés aussi) mais la belle est difficile à saisir ; c'est l'un des plaisir de ce film, toujours en mouvement, toujours dans le sillage de cette Marisa qui semble échapper à tous, qui semble intenable mais qui elle-même, à force de mettre des vents à tout le monde finit par avoir la même consistance : légère, fluide, mais un peu transparente, spirituellement... Une œuvre sans grande prétention, totalement à genoux devant le pouvoir de séduction de cette Marisa mais qui peine tout de même à lui donner un semblant de consistance - pour le plaisir, fugace, des yeux. Un film, allez, charmant, virevoltant, frivole, qui montre la bêtise sauvage des hommes sans franchement relever la grandeur des femmes - léger, quoi.

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