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6 mars 2021

Dangereuse sous tous Rapports (Something Wild) (1986) de Jonathan Demme

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Pas toujours évident de se retaper ces panades des années 80 ; c'est dommage parce qu'il y avait là au départ une idée plutôt bonne qui aurait pu dériver dans la comédie pure... Mélanie Griffith, sexy en diable en brune, décide de prendre à la volée, dans un petit boui-boui de New-York où les deux tours se dressaient encore fièrement, un yuppie, bien propre sur lui mais aux manières pas si honnêtes (il allait se barrer sans payer). Attirée par la charmeuse Melanie, il la suit dans sa voiture, puis dans un motel et c'est parti pour une échappée belle jusqu'en Pennsylvanie : Melanie veut présenter un mari décent à sa mère avant de se rendre à son bras dans une fête donnée par son école (la promo de 1976, 10 years after)... Seulement voilà, Melanie croise lors de cette fête son mari (Ray Liotta), l'officiel donc, qui sort tout juste de prison. Ray sourit mais il n'est pas content du tout. Vraiment pas...

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Cela commence sur les chapeaux de roue avec ce type un peu niais (mais pas aveugle) qui se laisse embringuer comme une vieille baderne par une Melanie qui n'a pas froid aux yeux... Un petit braquage dans une station, une petite relation sexuelle menottée dans un motel où la Melanie déchire tout sous-vêtement comme si c'était du papier (le yuppie se dit youpi), un repas un peu coincé chez la mère (notre yuppie continue de faire bonne figure) et une fête d'école qui part en live quand notre yuppie croise par hasard un type de son bureau (séquence "pas toujours facile de garder la face quand on a déconné"...). On ne se roule pas par terre mais Demme réussit jusque-là à donner à sa comédie quelques petits moments de malaise drolatique - et de sensualité - plutôt bienvenus ; c'est les eighties, on est content de voir ce type en costard revenir sur terre, prendre sa petite dose d'humanité folle, de laisser-aller, un petit côté sauvage qu'il avait dû remiser au placard depuis la fin de ses études. Pourquoi pas, allez. Demme, ensuite, choisit d'effectuer un virage à 90° : il décide tout d'un coup de prendre le chemin  de la violence pure et dure ce qui ne tarde pas à instaurer cette fois-ci un malaise malsain... Liotta est un fou furieux (il rejoindra bientôt dans la mafia, oui), prend littéralement possession de la pauvre Melanie qui n'est plus à la fête et envoie paître après l'avoir humilié notre bon yuppie... Un yuppie, nonobstant, qui est pugnace, qui ne lâche pas l'affaire, et la fin de dériver vers un règlement de compte sanglant - le revirement de ce yuppie est aussi crédible que moi en skate et le scénario de se vautrer dans ce face à face entre mâles qui ne peut que mal finir ; notre petite comédie s'est pris un uppercut dans la tronche, elle ne s'en relèvera pas... On sent que Demme se plaît à se lancer dans ce mélange des genres mais livre une sorte d'œuvre hybride qui ne convainc ni sur un plan (la comédie romantique échevelée) ni sur l'autre (le thriller à deux balles). Reste une idée de départ très eighties qui avait du potentiel mais qui est trop vite ruinée par ce désir d'escalade dans la noirceur et le sang - Demme n'est pas Scorsese, hein, Ray ? Un bon vieux gâchis très eighties...  

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