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9 juillet 2020

LIVRE : L'Ombre du Vent (La sombra del viento) de Carlos Ruiz Zafón - 2001

M02246631610-sourcePetit hommage au gars Zafón qui vient de nous quitter avec ce premier tome de la trilogie du Cimetière des Livres oubliés ; lecture adolescente de qualité pour peu qu'on ne soit pas encore à la recherche d'un style - même si on goûte la traduction de Maspero. Thriller, livres mystérieux au sein d'une bibliothèque secrète, histoires d'amour contrariées, mises en abîme multiples avec l'histoire du livre de Carax (!) faisant écho à l'histoire du jeune Daniel, personnages romanesques (un homme masqué, un fumier de flic, un assistant bibliothécaire sorti des geôles)... tous les ingrédients sont là pour livrer un récit jamais avare en rebondissements avec des moments extatiques (les premières histoires d'amour avec des jeunes filles fugaces) et des douleurs intenses (la sale manie du flic véreux d'assassiner ses proies à coups de couteau ou à l'aide d'une balle dans la bouche). Notre jeune Daniel ira de Charybde en Scylla avant de pouvoir goûter le repos du guerrier, notre jeune aventurier se retrouvant au centre d'une histoire complexe : un écrivain ayant mystérieusement disparu et dont quelqu'un brûle tous les livres, l'amoureuse d'icelui surveillée étroitement par son père, le frère d'icelle qui cherche à la venger et ce fameux flic qui veut prendre sa revanche sur les frustrations de sa jeunesse... Daniel, malgré lui, soulève la poussière du passé et provoque certains règlements de compte fatals... Lui-même, avide lecteur, est en proie aux doutes, avec des amours successives qui semblent se refuser à lui. Mais notre écrivain en herbe tient bon et ira jusqu'au bout de sa ligne... C'est une histoire sympathique qui fleure bon les vacances, une sorte de roman feuilletonnesque comme on en fait plus guère. Zafón, écho d'Eco quand il s'agit d'œuvres écrites uniques, adepte de Borges quand il s'agit de multiplier les chemins qui bifurquent (mais sans avoir son talent, of course), fait souffler un petit vent de frais sur la littérature espagnole avec ce récit foisonnant, sans complexe, qui prend soin de résoudre une à une chaque piste ouverte. Ça se boit comme du petit lait au réveil, alors que pointent les premiers rayons du soleil. Entertaining et léger et triste comme un premier amour, en se demandant pourquoi la chose n'a pas encore été adaptée au cinoche.

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