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23 juin 2020

L'Après-midi d'un jeune Homme qui s'ennuie (1968) de Jean-Claude Brisseau

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Second film amateur de Brisseau qui en dit une fois de plus beaucoup sur le bonhomme. Pendant que Mai 68 met face à face policiers et étudiants, le jeune homme de Brisseau s'emmerde dans sa chambre en fantasmant... Rien de mieux que de faire marcher l'imaginaire plutôt que d'agir et d'essayer de croire qu'on peut changer la société ? Pourquoi pas, cela placerait Brisseau parmi les grands romantiques et cela lui va assez bien au teint. Enfin, quand je dis romantique, c'est pas non plus pour tomber dans le platonisme. Le jeune homme de Brisseau pense au cul, à des femmes qui se dévêtissent, une, ou deux, à des femmes qui font l'amour... L'essentiel de ce court d'une trentaine de minutes est en effet composé d'images de femmes, souvent les deux mêmes donzelles d’ailleurs, qui se trémoussent devant la caméra en petite culotte ou, plus rarement (et là, le visage peut être caché), de femmes nues s'apprêtant à copuler avec un homme nu ou habillé. Bien. Alors je ne voudrais pas casser l'ambiance ni faire mon bégueule (le Jean-Claude a été jugé en son temps et qu'il demeure en paix) mais ces jeunes femmes ne m'ont pas donné l'impression d'être complétement à l'aise (oui, vous voyez, c'est quand même embêtant sur le fond...). Qu'elles fassent des efforts pour cacher leur téton pendant des plombes... avant de laisser tomber, bon, passe encore, on peut parler de timidité qui finit par s'évanouir au fil du temps ; mais lorsqu'il s'agit de passer à l'acte, sur une séquence en particulier (celle de la jeune femme avec l'homme habillé qui tente d'insérer un doigt...), on sent comme une petite reluctance... Il faudrait bien entendu lui demander, à la jeune femme, si elle existe encore, je ne voudrais en rien parler à sa place... Mais c'est tout de même le sentiment qui transparaît... On tique un peu, quoi. De façon plus générale et par rapport au sujet même du court, ces résistances nous titillent également un peu : si ces jeunes femmes étaient (dans cette fiction) de simples fantasmes, on pourrait imaginer qu'elles se prêtent librement à toutes les facéties de l'imaginaire. En l'état, on a plus l'impression d'avoir, en guise de fantasmes, de simples séquences intimes dirigées par un cinéaste qui aimerait en voir le plus possible - sans que les femmes soient franchement prêtes à 100% à se "libérer" totalement... Bref, mais peut-être que je suis le seul à me poser la question. Si on passe outre cette impression lors des scènes dénudées, il est clair encore une fois que le jeune homme de Brisseau est franchement branché sur le cul mais qu’indéniablement éros appelle thanatos - le final, pourrait-on dire, est brutal… Peu gai, hein, tout ça, quand même. Il nous reste encore un aprèm à passer avec le très jeune Jean-Claude apprenti cinéaste, peut-on espérer voir poindre un soupçon d'optimisme ? J'en doute.

Commentaires
S
Je parlais d'une impression de gêne dans le regard de la jeune femme qui est troublant - en 68 ; libre ensuite à chacun de faire un lien avec le "reste", ou pas... Quant à l'ordre moral, par pitié, laissez le tranquille et cessez vos petites leçons... de morale.
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B
L'ordre moral règne. On juge un film de Brisseau de 68 ( où la libération sexuelle était de mode ) au regard dexses déboires judiciaires des dizaines d'années plus tard.l
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