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3 mai 2020

A Pair of Boots & My Daddy can lick your Daddy in The Lloyd Bridges Show (1962-63) de John Cassavetes

A Pair of Boots

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Nos odyssées nous amènent parfois sur de tous petits chemins de traverse. Eh oui, Cassavetes a tourné deux épisodes de cette série télé à la gloire de Lloyd Bridges qui endosse, dans ces épisodes de 24 minutes, le premier rôle. Ce premier petit film se déroule lors de la guerre de sécession : les deux camps se font face et décident d'une trêve ; le moment opportun pour échanger et surtout pour s'échanger des denrées : tu me files du café, je te file du tabac ; tu me files ton harmonica, je te file du riz - ah non, l'harmonica est une nourriture de l'âme et donc bien supérieur à ton sac consommable... Bien, le ton est à la bonne franquette même si les plus jeunes se méfient constamment de l'ennemi... De la parano ? Pas forcément, car un gland de sudiste lorgne sur les bottes d'un nordiste et ne pouvant trouver un terrain d'entente lors du troc, il va tenter de les lui dérober la nuit venue - ce qui va forcément péter la trêve et relancer la tuerie. L'occasion pour Lloyd Bridges de tancer le « traître aux chaussures » qui se trouve justement dans son propre camp : la guerre c'est déjà couillon en soi mais alors pour une paire de chaussures, what the hell ? Petit récit édifiant avec un père qui doute de son fils (le parano) et qui quelques minutes plus tard le tient inerte dans ses bras : une famille décimée par manque de confiance, une sentence et une morale qui nous permettent de faire une parfaite transition avec l'épisode suivant, la famille, au sens large, étant bien sûr une thématique privilégiée chez l'ami Cassavetes.

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My Daddy can lick your Daddy

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L'histoire (vraie, nous dit-on) d'un père (papy Lloyd Bridges) qui se retrouve face à son fils sur un ring. Le point de départ est assez intéressant, aussi bien dans le pré-combat qu'une fois entre les cordes. Un fils négligé par son père qui, dans sa fougue et son aveuglement, est prêt à "tuer" le vioc lors du combat. Un pater fier et distant qui a foi en son gamin (il rêve de le voir champion du monde) : seulement voilà, il a encore son honneur et, sans vouloir détruire son gamin, veut montrer que le vieux en a encore au-dessus de la ceinture. Un joli petit conflit de génération avec chacun ses revendications et sa mauvaise foi qui a l'occasion de se rendre coup pour coup, littéralement - l'idée en soi n'est pas bête et se double d'une petite dimension métaphorique sur les antagonismes générationnels ; on sent bien d'ailleurs dès le début du combat, la soif de vaincre et l’envie de prouver quelque chose de la part du jeunot et l'expérience et la maîtrise du pater, moins puissant mais méchamment précis. On se dit que c'est un bon sujet pour Cassavetes aussi bien au niveau de la « violence » des sentiments mis en jeu que pour ce final qui fleure bon la réconciliation ; deux petites choses minuscules dans la filmo de Cassavetes mais qui permettent d'évoquer la famiglia - on a trouvé notre angle d'attaque pour évoquer la chose, c'est l'essentiel...

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Gloire à Cassavetes

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