Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
21 janvier 2020

SERIE : Unbelievable de Susannah Grant - 2019

unbelievable-width_3431_height_1867_x_196_y_24

Pas sûr que Unbelievable soit la série à conseiller à une jeune fille qui vient de se faire violer : elle y découvrira en substance que les étapes pour convaincre la police de la chose est un long, difficile et violent chemin de croix. En ces heures de libération de la parole féminine, où les prédateurs tremblent enfin sur leurs socle, Susannah Grant nous sort une série d'actualité, qui s'intéresse en effet en particulier au cas de Marie, victime une nuit d'un violeur masqué : le gars la viole pendant des heures, la prend en photo puis s'éclipse sans laisser la moindre trace d'ADN où que ce soit. La belle se rend à la police, mais on finit par la convaincre qu'elle a inventé cette histoire, la plongeant alors dans les affres de la culpabilité et dans le mépris de tous. Fin du premier acte et du premier épisode, et au bout d'icelui, on se dit que, moui, c'est bien édifiant et bien terrible, ce qui arrive à Marie, mais qu'on voit venir gros comme une maison la chute puis la renaissance d'icelle en même temps que sa réhabilitation ; et qu'on a peut-être pas besoin de 8 épisodes pour se le prouver.

unbelievablenetflix

Mais commence alors une histoire parallèle, qui elle est autrement plus passionnante. Celle d'une inspectrice confrontée, dans un autre état, au même violeur. Elle ne connaît pas le cas de Marie, et va découvrir par hasard que l'homme agit dans différents états du pays depuis des années, apparaissant dont comme un serial-violeur bien malin faisant peut-être partie de la police, puisqu'au courant des secrets d'icelle. Karen, la fliquette en question, débutante mais concernée et entêtée, va s'associer avec une autre flic plus rompue qu'elle, Grace Rasmussen, et peu à peu, les deux affaires vont se retrouver liées... On est dans le polar classique, avec faux suspects, rebondissements et trouvailles en tous genres, ni plus ni moins. Mais la plus-value de la chose, ce sont les comédiennes, franchement impeccables : Toni Collette (dont j'ai déjà dit tout le bien que je pensais d'elle) et Merritt Wever, sans en rajouter, sans en faire des caisses dans la psyché de leurs personnages, interprètent simplement des femmes au boulot. Certes, leur taff est peu commun, et leur mental est parfois ébréché devant ce violeur malin et sans faille ; mais on suit avec une belle trajectoire en ligne claire leur enquête, en assistant de temps en temps à leurs pointes de colère ou de fatigue, mais la plupart du temps à leurs côtés dans cette recherche effrénée du coupable. Coupable qui les concerne d'autant plus qu'il l'est de faits bien souvent oubliés par la police : les violeurs, surtout si, comme celui-ci, ils s'intéressent autant à des greluches qu'à des vieilles de 70 ans, sont souvent relégués en bas de la pile des cas. Quand nos donzelles mettront finalement le doigt sur le responsable (car, oui, elles y arriveront), elles passeront tout simplement, enfin pour Collette en tout cas, à autre chose ; pour Wever, il y aura un peu plus d'empathie pour cette jeune fille oubliée de tous, dans un ultime épisode happy-end pas forcément nécessaire. Avant ça, on aura suivi avec beaucoup d'intérêt cette série assez réaliste et qui ne se la pète pas, qui raconte pour une fois sans surcharger la chose en coups de théâtre une simple enquête et l'implication d'une équipe. Une série qui plus est plutôt bien réalisée, sans chichis, rythlmée au taquet, et qui donne à voir quelques beaux personnages qui ont fait de l'écoute et de la subtilité leur mode opératoire. Simple et droit, bien bien.

ca-times

Commentaires
Derniers commentaires