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5 décembre 2019

Ruth d'António Pinhão Botelho - 2019

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António Pinhão Botelho n'a pas un sou. Or, il voudrait réaliser un film sur un champion de foot, et le concept coûte cher. Donc, il trouve une solution : ne jamais filmer le moindre brin de pelouse verte ou la moindre passe technique, mais rester dans les coulisses, et traiter de la complexité des transferts et des négociations entre clubs pour obtenir la star. C'est une idée. Voici donc l'édifiante (et vraie, paraît-il) épopée de la jeunesse d'un joueur mozambicain, Eusébio, arraché de son pays pour venir jouer à Lisbonne, mais convoité par deux clubs concurrents : le Sporting qui, le premier décèle du génie chez ce môme, et le Benfica, plus débonnaire, qui tente de récupérer le prodige. Et ça y va de l'entourloupe, du transfert secret, des noms de code, des dessous de table et des tentatives d'enlèvement pour arriver à faire entrer ce brave Eusébio dans son équipe. Si bien que celui-ci finit par gagner des sommes rondelettes sans jamais encore avoir mis un pied au stade (ça arrange bien Botelho).

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Le souci, c'est que le gars n'a vraiment, mais alors vraiment pas un sou. Et que, à force, ses manoeuvres pour nous détourner de ce qui importe vraiment, le stade, finissent par apparaître un peu désespérées. Le manque de moyens s'accompagne dommageablement d'un manque d'idées et d'un manque de regard flagrant, ce qui fait que : 1/ c'est très mal raconté, on ne comprend goutte à la pléthore de personnages, "indigènes" du cru, hommes d'affaires douteux, hommes de main. Cette histoire a l'air de sembler hyper passionnante à Botelho, mais, peut-être parce que je me fous autant du foot que des horaires des trains à Brioude, elle ne parvient pas à être le moins du monde intéressante au néophyte, qui regarde ces négociations de bureau se dérouler dans un début d'assoupissement guère prometteur. 2/ La mise en scène est à l'avenant : montage vraiment pénible, acteurs amateurs, style dans les baskets. Échouant complètement à rendre le personnage principal ne serait-ce qu'existant, à défaut d'être sympathique, perdu dans ses dizaines de minuscules rebondissements qui ne mènent nulle part, le gars se contente de sa fade historiette, et de filmer plan-plan cette épopée dans un verre d'eau. Quand Eusébio se dirige enfin vers le stade, cut, le film est fini, et on achèvera sur des images d'archives de vrais matchs de l'époque ce film inutile. Le seul truc qu'on peut en tirer si on veut être gentil, c'est ce portrait des relations entre le Portugal et ses colonies dans les années 60. Mais même ça ne va pas péter bien loin, et s'arrête avant d'avoir un discours, de peur sûrement de choquer le public. Un film gentil, gentil, gentil (beurk) sur le foot (beuaaah).

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