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27 octobre 2019

Layer Cake (Przekladaniec) (1968) de Andrzej Wajda

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Stanislaw Lem (Solaris, tout de même) est le scénariste (visionnaire ?) de cette petite chose télévisuelle mise en image par Wajda. Le concept est simple mais original : un pilote de rallye meurt dans un accident avec son frère... Le type est opéré mais est "recomposé" avec énormément d'organes vitaux de son frère. Problème pour les assurances : son frère, encore partiellement vivant, ne peut toucher l'ensemble de son assurance-vie (les assureurs ont toujours été les plus grands arnaqueurs de tous les temps). L'avocat du pilote reste un peu pantois devant la chose. Cela se complique un brin quand notre pilote fauche le public, est à nouveau reconstitué avec des bouts de sa belle-soeur et d'autres individus ainsi qu'apparemment un chien présent sur les lieux de l'accident mais qui a disparu depuis... Plus notre homme (très féminisé depuis l'accident) se confie auprès de son avocat sur les poursuites dont il est victime, plus son avocat y perd son latin. L'avocat va consulter le psy de l'accidenté et le moins qu'on puisse dire c'est que ce dernier est devenu un brin bipolaire... Un cas pas vraiment d'école.

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Eh oui, dès 68, même en Pologne, la question du don d'organes post-mortem soulevait quelques questions. Bon, ici, même si c'est traité avec un certain sérieux dans le ton (les réactions désabusées de ce pauvre avocat face à ce client un peu complexe), il y a toujours une certaine dose d'humour sous-jacente (cet appareil de "rééducation" crée pour le pilote après son premier accident ressemble à s'y méprendre à une oeuvre de Marcel Duchamp...). Plus on avance dans le récit, plus on est face à un homme mille-feuilles - comme si le progrès médical allait finir par gommer l'identité des individus devenus plus des machines à vivre faits de bric et de broc (des Frankenstein modernes) que des êtres humains à part entière. Où va le monde... La dernière petite pirouette du récit est quant à elle tout à fait rigolote avec ce pauvre pilote qui semble vouer, malgré les avanies (un troisième accident mortel...), à ne jamais devoir disparaître complétement. Ah, on savait s'amuser de tous les sujets à cette époque... Un scénario original (mais un peu trop bavard parfois) qui fait son petit effet le temps de ce moyen-métrage et une petite réalisation Wajdaïenne science fictionnelle assez caustique - ce qui n'est pas si courant dans sa filmo. Toujours bon à prendre. 

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