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20 mars 2018

Downsizing d'Alexander Payne - 2017

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Ah gros ratage, là, de la part du gentil faiseur Alexander Payne. Dix fois trop long, mal joué, se cherchant tout au long des pénibles deux longues heures de métrage, Downsizing échoue dans tous les domaines : celui de la comédie, puisque le film n'est jamais le conte moral acerbe qu'il voudrait visiblement être ; celui de la SF, les effets spéciaux antiques et le manque total d'imagination dans ce monde futur annulant toute l'idée de base ; le film d'anticipation écologiste, le message partant dans tous les sens ; et le drame psychologique, Matt Damon s'avérant bien piètre porteur d'un quelconque discours, avec son jeu bourrin et sans intelligence. 

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Dès les premières minutes, on sent que ça va être pénible. Le couple de Matt est écrasé sous les dettes, et n'entrevoit comme solution que de se livrer à la nouvelle invention technologique en vogue : se faire réduire, pour ne mesurer plus que 12 cm et ainsi consommer moins ; les prolos sont transformés en riches propriétaires, le problème de la surpopulation mondiale est résolu, celui de la pollution à outrance aussi, tout va pour le mieux dans le meilleur des mini-mondes possibles. Le souci est que ce monde miniature nous est présenté avec une telle ironie, ainsi que le couple Damon-Kristen Wiig, par un film qui n'y va jamais avec le dos de la cuillère pour enfoncer le clou d'une amertume un peu rance, qu'on ne croit pas dès le départ à cet univers merveilleux. Payne ne sait jamais quel ton adopter, et comme il a la main lourde sur chacun d'entre eux, on se retrouve devant un machin qui n'est jamais à la hauteur des ambitions du bonhomme. On s'attend à ce que Damon vive un enfer dans ce monde de miniaturisés : si les débuts sont un peu difficiles, il va vite s'adapter en rencontrant un voisin capitaliste (Christoph Waltz, qui cabotine honteusement) et une réfugiée vietnamienne (Hong Chau, dans une caricature de l'Asiatique à la limite du racisme) qui l'aide à accepter son nouveau statut. On comprend que Payne voudrait montrer que les travers du monde normal se reproduisent dans ce mini-monde, que les valeurs capitalistes et de domination sont les mêmes, mais la charge est trop faible dans le fond et trop forte dans la forme.

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Comme on ne sait jamais trop où le gars veut en venir, on subit le film, et on note la grosse faiblesse de rythme de l'ensemble : le truc est plein de scènes inutiles, trop longues, pas écrites, mal jouées, qui alourdissent le discours et l'ensevelissent complètement. Comme en plus le bon sentiment pointe souvent le bout de son nez, on finit par trouver très agaçant ce film un peu supérieur, qui considère ses personnages comme des marionnettes pour mieux nous faire croire qu'il les rachète au dernier moment. Et surtout on se dit que ce coup de la miniaturisation des êtres humains ne sert à rien, que Payne aurait pu faire le même film sans ça : s'il s'agissait de raconter l'histoire d'un brave type un peu concon qui découvre qu'il peut être utile aux autres plutôt que de rester un pauvre égoïste effrayé, autant la raconter avec des gens de taille normale, hein. Plantage total et dans tous les formats, donc : lourd, flou et chiant.

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